J’ai décidé, en cette nuit glaciale de début d’hiver canadien, de braver mon indignation paralysante, et de dénoncer le silence criminel de l’Union Africaine, face au massacre barbare dont sont victimes depuis quelques semaines, les ressortissants éthiopiens vivant en Arabie Saoudite.
Combien de morts éthiopiens ; combien de viols de femmes et d’enfants éthiopiens ; combien d’éthiopiens blessés à morts, l’Union Africaine voudrait voir encore se dérouler, pour finalement sortir de son mutisme et demander l’arrêt immédiat de ces « croisades » des temps modernes contre la communauté éthiopienne en Arabie Saoudite.
Depuis le 3 Novembre 2013, date marquant le dernier délai donné par les autorités Saoudiennes aux immigrants dans ce pays pour régulariser leur situation au risque d’être déportés, la communauté éthiopienne en Arabie Saoudite est la cible des violences des hordes des populations saoudiennes qui les tuent, les violent et pillent leurs biens. Des violences visiblement tolérées et encouragées même par les autorités. Les médias relaient ces massacres et plusieurs vidéos circulent aujourd’hui sur les réseaux sociaux, témoignant du caractère raciste de la violence dont sont victimes ces éthiopiens. On y dénombre aujourd’hui des dizaines de morts et des milliers de blessés.
Mais alors…
Putain ! Que fait l’Union Africaine quant on sait que des ressortissants africains sont la cible des actes de violence raciste, alors qu’on qu’en pareille circonstance, les autres organisations régionales, à l’exemple de l’Union Européenne, volera à la journée prés, au secours de ses populations.
Putain ! Que fait Nkosazana Dlamini-Zuma, la Secrétaire Générale de cette impotente Union Africaine ; Nkosazana, elle qui a subi et combattu l’apartheid, choisissant de jouer aux abonnés absents face à la mise à mort des éthiopiens en Arabie Saoudite.
Je peine à croire que Nkosazana Dlamini-Zuma, a oublié qu’en tant que Sud africaine, elle a une dette morale envers l’Ethiopie, pays qui fut en première ligne de bataille pour la cause des noirs en Afrique du Sud de l’apartheid. Récemment, une découverte extraordinaire a été faite dans les plantations Liliesleaf en Afrique du Sud. Objet de la découverte : Un pistolet
bulgare. Le pistolet considéré comme l’arme la plus célèbre d’Afrique du Sud est un cadeau que Hailé Sélassié avait offert à Nelson Mandela. L’arme qui a été retrouvée lors d’une fouille au bulldozer fut enterrée par Mandela en 1962, quelques semaines avant son arrestation par la SAP (South African Police), la machine de répression des noirs du temps de l’apartheid.
L’évocation de l’histoire de ce pistolet n’est pas fortuite car, elle nous rappelle l’engagement de Hailé Sélassié et du peuple éthiopien pour la cause des noirs en Afrique du Sud durant l’apartheid.
Ironie du sort, aujourd’hui, les éthiopiens sont victimes d’actes racistes et xénophobes en Arabie Saoudite et la Secrétaire Générale de l’Union Africaine, ex-militante anti-apartheid et qui vit aujourd’hui en Ethiopie, pays qui abrite le siège de l’Union Africaine, est incapable de voler au secours d’éthiopiens terrorisés par les saoudiens.
Les temps ont changé et comme qui dirait, la gratitude n’est plus aujourd’hui la valeur la mieux partagée.
Pourquoi s’en prend-il si violemment à Nkosazana Dlamini-Zuma, la Secrétaire Générale de l’Union Africaine, alors que c’est l’Etat éthiopien qui est le premier responsable de ses citoyens à l’étranger ? Se demandent certains lecteurs…
Eh bien ! Mon propos ne vise pas la personne de Nkosazana Dlamini-Zuma. Il vise plutôt ce machin de l’Union Africaine, anciennement Organisation de l’Union Africaine, créée en 1963, qui ne cesse de nous prouver jour après jour qu’il ne sert à rien.
Mais lorsque Nkosazana Dlamini-Zuma est arrivée à la tête de l’Union Africaine, nous avons espéré un peu, compte tenu de son passé de victime de l’apartheid, de la stature de son pays sur l’échiquier africain, on a espéré, disais-je, que la nouvelle Secrétaire Générale portait des convictions qui pourrait au moins contribuer à soulager les déboires des africains.
Peine perdue.
Le préjugé qui court selon lequel les africains sont incapables de sauver les leurs semble s’ériger en vérité et le massacre des éthiopiens en Arabie Saoudite aujourd’hui nous rappelle que ce vice maléfique continue toujours de nous hanter.
Entre-temps les éthiopiens sont massacrés et violés en Arabie Saoudite.
Ousmane Hamay
Ottawa, Canada