(Washington) L’antirétroviral Efavirenz est plus efficace pour traiter les enfants infectés par le virus du sida que le Nevirapine, un autre traitement meilleur marché plus souvent utilisé en Afrique, selon une étude clinique menée au Botswana publiée mardi.
Il s’agit du premier essai clinique à grande échelle comparant l’efficacité de ces deux antirétroviraux comme premier traitement pour contenir l’infection du VIH chez des enfants de 3 à 16 ans dans les pays à bas revenus. Le Neviparine est commercialisé par le laboratoire allemand Boehringer Ingelheim. Efavirenz est produit par Bristol-Myers Squibb.
Les résultats de cette étude clinique menée sur plus de 800 enfants paraissent aux États-Unis dans le Journal of the American Medical Association (JAMA) daté du 1er mai.
«Cet essai clinique peut potentiellement changer le choix du traitement dans des parties du monde où vivent le plus grand nombre d’enfants infectés par le VIH», juge le Dr Elizabeth Lowenthal, de l’hôpital des enfants de Philadelphie, un des principaux coauteurs de cette étude.
«Le Nevirapine coûte moins cher que l’Efavirenz et il est plus souvent disponible en version pédiatrique, ce qui explique pourquoi cet antirétroviral est le plus souvent utilisé dans les pays en développement», explique-t-elle. «Pourtant notre essai clinique indique que l’Efavirenz donne de meilleurs résultats».
«Étant donné cette évidence clinique, il est normal de réviser les recommandations de traitements pédiatriques du VIH», estime le Dr. Robert Gross, professeur adjoint d’épidémiologie à la faculté de médecine de l’université de Pennsylvanie, principal auteur de cette recherche.
«Toutefois si nous procédons à des changements dans la recommandation des antirétroviraux, il faudrait aussi travailler à trouver les moyens de faire baisser le coût de l’Efavirenz pour les enfants dans les pays aux ressources limitées», poursuit-il citant notamment l’action des ONG.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande encore l’Efavirenz et le Nevirapine pour les enfants séropositifs dans les pays pauvres.
On compte plus de trois millions d’enfants séropositifs avec le VIH dans le monde dont plus de 90% vivent en Afrique subsaharienne.
Plusieurs études faites précédemment ont aussi favorisé l’Efavirenz chez les adultes ce qui a entraîné un changement des recommandations médicales des traitements dans de nombreux pays, y compris dans ceux avec des ressources limitées.
AFP