Incarcéré depuis fin juillet, Ousmane Sonko opposant politique et candidat à la présidentielle de 2024 est depuis lors frappé d’inéligibilité alors que son parti, le Pastef-les patriotes, a dans le même temps été dissous. Le candidat avait multiplié les recours pour annuler ces sanctions pénales mais en vain.
C’est le parti d’opposition S.E.T, « Sénégal En Tête », à travers son bureau politique qui a décidé « d’investir officiellement Ousmane Sonko candidat à l’élection présidentielle de 2024 ». Son président, Moustapha Mamba Guirassy l’a annoncé le 25 décembre dernier dans un communiqué signé par le bureau politique dudit parti.
« Fort des convictions premières relatives aux valeurs et à l’espoir que Mr Ousmane SONKO incarne, fort de la vision commune que nous avons du projet politique de transformation de notre pays, nous n’avons dès lors d’autre choix que d’appuyer la candidature d’Ousmane SONKO à travers la coalition SONKO 2024 … », a déclaré le parti dans son communiqué.
La décision du parti S.E.T, membre de plusieurs coalitions de l’opposition formées avec Sonko, arrive alors que le processus électoral bat son plein au Sénégal. Elle intervient à moins de deux mois de la présidentielle prévue en février 2024. Depuis septembre dernier, les premières étapes du processus, à savoir la collecte de fiches pour le parrainage et le dépôt de la caution ont été clôturées sans la participation du leader du parti d’opposition Pastef-les patriotes, incarcéré depuis fin juillet, date à laquelle son parti a été dissous. L’opposant avait aussi été radié du fichier électoral, avant qu’une récente décision du tribunal de grande instance de Dakar annule cette radiation, un des obstacles majeurs à son éligibilité.
Pour l’heure, les détails de cette décision d’investiture de l’opposant Sonko sont inconnus, lui-même n’a pas encore réagi officiellement. On ignore de fait comment cette transaction du Pastef à S.E.T se fera, encore moins ses implications, autant sur la scène politique que sur le plan administratif. Selon ce qu’ont rapporté des médias ce 26 décembre, citant la cellule de communication du Pastef, Ousmane Sonko aurait déposé son dossier de candidature devant le Conseil constitutionnel, dont la réponse, très attendue, sera déterminante pour la suite.