A l’occasion de la Semaine nationale de la femme tchadienne, Tchadinfos vous présente quelques femmes qui ont marqué la société par leur combat ou le type de travail qu’elles exercent. Voici pour ce premier numéro, le parcours de Djeguedem Rolande, une soudeuse professionnelle.

Tenue de travail, chaussures de sécurité de couleur marron, une paire de lunettes noires aux yeux, Djeguedem Rolande est en pleine activité dans un atelier de soudure à Moursal, un quartier du 6e arrondissement de N’Djamena. Elle est soudeuse professionnelle depuis 2009.

Taille moyenne, cheveux bruns, Djeguedem Rolande, à l’allure vigoureuse , est née le 1er janvier 1992 à N’Djamena. Elle est l’aînée d’une famille de 9 enfants à qui la vie n’a pas été facile. En 2008, elle était en classe de seconde lorsqu’elle décide de quitter les études générales pour s’inscrire au centre technique d’apprentissage professionnel (CTAP) pour suivre la formation en soudure.

Son parchemin en main courant 2009, elle se met alors à la recherche d’un emploi. Rolande est toujours chanceuse. “Les portes des ateliers sont restées toujours ouvertes à moi”, raconte-t-elle. D’atelier en atelier, elle s’est perfectionnée au fil de temps. Actuellement, elle est en activité. Brillante dans le domaine de la construction métallique, elle est beaucoup sollicitée.

Ce métier, cette mère d’un garçon dit le pratiquer par passion. Mais c’était un bras de fer avec les parents. “Au début, ce n’était pas facile avec les parents. Car, pour eux ce métier est seulement réservé aux hommes”, nous confie Rolande toute souriante. Aujourd’hui, elle dit avoir réalisé son rêve.

Rolande a une vision positive de la vie, elle n’est pas du tout pessimiste. Combative, Rolande travaille jour et nuit pour aider son mari dans la prise en charge des besoins de la famille.

Son rêve, ouvrir un centre de formation en soudure pour former d’autres filles dans ce domaine car, pour elle, il n’y pas un métier réservé exclusivement aux hommes. “Rolande a de l’avenir dans le métier”, confie son chef d’atelier. 

Sur son lieu de travail, la soudeuse professionnelle dit faire face à deux types de réaction. “Il y a des clients qui pensent qu’une femme doit rester féminine et doit ni porter l’ensemble bleue ni les chaussures de sécurité; il y a ceux qui me félicitent parce qu’ils estiment que je suis compétente que mes collègues hommes”.

Yves Dangourbé, stagiaire