Les prisonniers de guerre du Front pour l’alternance et de la concorde au Tchad ont reçu la visite de la Coordination des associations de la société civile et de la défense des droits de l’Homme (CASCIDHO), ce 8 juillet. Trois d’entre eux sont morts mais au niveau de leur traitement, aucune anomalie grave n’est constatée selon la CASCIDHO.  

Le 23 mai dernier, la Convention tchadienne de défense des droits de l’Homme (CTDDH) s’est dit ’’atterrée par les traitements inhumains, dégradants et cruels dont sont victimes les prisonniers du bagne de Klessoum en général et des opposants armés prisonniers de guerre en particulier’’. Dans un communiqué de presse, elle a évoqué de privation volontaire et drastique de nourriture, d’eau, de soin des blessés. ’’Une pratique qui a entrainé 27 morts’’ , selon la CTDDH. Des allégations démenties quelques jours plus tard par le procureur de N’Djaména, Youssouf Tom.

C’est dans ce sillage que la Coordination des associations de la société civile et de défense des droits de l’Homme (CASCIDHO) a effectué une visite au sein de la Maison d’arrêt de Klessoum. Il a été interdit aux journalistes qui ont accompagné les membres de la CASCIDHO d’entrer sur le périmètre où se trouvent les détenus.

La maison d’arrêt de Klessoum

’’Nous avons vu qu’il y a réellement 505 prisonniers de guerre. Parmi eux, l’on compte 411 adultes et 94 mineurs’’, a indiqué son coordonateur, Mahamat Digadjimbaye . Au sujet du décès de détenus, la CASCIDHO affirme que ’’sur les 505 admis à la Maison d’arrêt de Klessoum, il y a eu trois morts. Un par suite de blessure et deux d’une mort naturelle’’.

Dans le cadre du traitement des prisonniers notamment le volet alimentation, la CASCIDHO déclare avoir constaté une amélioration.’’ Au départ c’était notre inquiétude. Mais eux même nous ont fait savoir qu’au début c’était un peu difficile, mais maintenant la situation est normale. Le régisseur également a confirmé cela’’. Idem s’agissant du soin de ces prisonniers de guerre. ’’ On a vu également de prisonniers qui sont malades, des blessés de guerre. Ceux-là également sont pris en charge normalement ici au niveau de l’infirmerie. Des cas graves sont traités au niveau externe de la maison d’arrêt parce que le plateau technique n’est pas adéquat’’. Mais l’état d’esprit des prisonniers reste à revoir. ’’ Un prisonnier est un prisonnier. Il ne peut pas dire qu’il est à l’aise dans le cadre de l’état d’esprit’’, laisse entendre le coordinateur de la CASCIDHO, Mahamat Digadjimbaye.

Sur les 94 mineurs, 20 ont été retirés de la prison pour être conduits dans un centre de réinsertion. Après le centre, ’’ils seront livrés automatiquement à leurs parents. Aucun enfant ne fera l’objet d’une poursuite judiciaire’’, mentionne M.Digadimbaye.