Par un point de presse conjoint ce 13 mai, le Syndicat des magistrats du Tchad (SMT) et le Syndicat autonome des magistrats du Tchad (SYAMAT) ont fustigé une « campagne de dénigrement » contre l’institution judiciaire et assurent « certainement » y réserver des suites judiciaires.  

 Pour les magistrats, cette campagne qui provient tantôt des milieux et horizons divers ; tantôt des voies autorisées s’est “malencontreusement” soldée par la mort d’un de leurs collègues et plusieurs cas d’agression.  « Ce complot qui consiste à créer un sentiment de haine et de confusion d’image scabreuse de la justice chez nos concitoyens est à la limite inacceptable et ne peut mériter que rejet sur toutes ses formes. Elle ne peut contribuer à l’éclosion de notre justice, socle de l’État de droit », regrettent-ils.

Ils estiment que le comble vient d’être atteint par la sortie médiatique « maladroite » du ministre de la Sécurité publique attribuant l’insécurité dans nos villes à une défaillance et/ou dysfonctionnement de l’appareil judiciaire.

Les hommes en toge rappellent au patron de la Sécurité publique que la justice est un pouvoir à part entière et ne saurait tolérer ses agissements. « Le manque de professionnalisme de nos forces de sécurité ne doit aucunement justifier un acharnement contre la justice ».

Le SMT et le SYAMAT soulignent que ces déclarations contrastent avec le sacro-saint principe du respect de la légalité qui interdit les arrestations et détentions arbitraires, le délit de faciès.  

« L’ingérence dans les affaires judiciaires, le trafic d’influence, l’opprobre jeté sur tout un corps ayant une assise constitutionnelle sont autant des infractions prévues et punies par le code pénal en vigueur et dont des suites judiciaires sont certainement réservés », préviennent-ils, appelant au sens de la responsabilité imparti à chacun afin de redorer le blason de la justice.