Sur les ruines de l’ex-marché de Dembé, une insécurité totale s’est installée avec la complicité de certains policiers.
Situé dans le 7eme arrondissement, la clôture de ce qui reste de l’ancien marché de Dembé sert de cachot aux bandits. Des téléphones, sacs à main, porte-monnaie et autres objets précieux sont arrachés par les voleurs au quotidien. Cela se passe au vu et au su des forces de l’ordre. L’insécurité a atteint son summum dans ce petit coin. Les cadavres y sont cueillis régulièrement.
Ces bandits ravagent tout sur leur passage. Les femmes sont les cibles principales. Ces « colombiens », terme qu’utilisent les N’Djamenois pour qualifier ces voleurs, opèrent en plein jour et en présence des policiers qui régulent la circulation sous le viaduc dudit marché.
D’après les riverains, ces jeunes braquent tôt le matin. Emmanuel Mbaïamné, témoigne « tous les jours, ces jeunes font des victimes. C’est souvent à partir de 5h du matin qu’ils agressent et de fois aux heures de pointe autour de 17h et 18h et créent un embouteillage sur l’avenue du 10 octobre et l’avenue Charles De Gaule. Ce qui est marrant, tous les soirs, les policiers arrêtent ces jeunes mais souvent ils sont libérés quelques heures plus tard ». Halimé Hissein, l’une des victimes raconte : « je suis venue de Paris-Congo pour prendre le bus non loin du rond point de Dembé. Subitement, un jeune homme est venu par derrière pour arracher mon sac à main et malgré les cris, personne n’est venu me secourir, il a réussi son forfait et s’est sauvé en escaladant le mur ».
Les policiers ne manquent jamais cet axe pour arrêter les motocyclistes afin d’arrondir leurs fins de mois. Pourtant le mal est loin d’être éradiqué alors prudence à tous. Les propos du ministre de la sécurité publique ne donne aucune garantie à la population, car une moindre réaction d’un citoyen est assimilée à de l’insubordination et sanctionnée pécuniairement. Une amande forfaitaire qui varie d’un agent à un autre, et nul n’est l’abri de ceux là.