PARIS, 17 mai (Xinhua) — Les dirigeants participant au sommet de l’Elysée sur la sécurité du Nigeria et de ses voinsins ont adopté samedi, à l’issue de la réunion, plusieurs décisions qui “permettront de renforcer la coopération entre les Etats de la région, à la fois pour permettre la libération des jeunes filles enlevées et plus largement pour lutter contre Boko Haram”, selon un communiqué de l’Elysée.

Les chefs d’Etat du Bénin, du Cameroun, de la France, du Nigeria, du Niger et du Tchad, ainsi que les représentants des Etats-Unis, du Royaume-Uni et de l’Union européenne (UE) ont participé le samedi 17 mai à Paris à un sommet consacré à la sécurité du Nigeria et des pays voisins. Ce sommet a permis d’intensifier la mobilisation régionale et internationale pour lutter contre le terrorisme du groupe Boko Haram, selon ce communiqué sur les conclusions du sommet.

Les partenaires présents (France, Etats-Unis, Royaume Uni, Union européenne) s’engageront à soutenir cette coopération régionale et à renforcer le dispositif international de lutte contre Boko Haram et de protection des victimes, selon ce communiqué diffusé par la présidence française.

Le Nigeria et ses voisins développeront des “capacités d’analyse et de réaction” qui contribueront à renforcer la sécurité de toutes les populations et l’Etat de droit dans les zones affectées par l’action terroriste de Boko Haram, indique le communiqué.

Pour lutter contre la secte Boko Haram, qui “s’est dernièrement manifestée par plusieurs attentats meurtriers et par l’enlèvement de plus de 270 lycéennes”, le Nigéria et ses voisins décident de procéder immédiatement, sur une base bilatérale, à des “patrouilles coordonnées” dans un objectif de lutte contre Boko Haram et de recherche des disparues, de mettre en place un système de “partage du renseignement” afin de soutenir cette action opérationnelle, de mettre en place des mécanismes d’échanges d’information sur les trafics d’armes et renforcer les mesures de sécurisation des stocks des armées, et de mettre en place des mécanismes de surveillance des frontières.

Les participants s’engagent à accélérer la mise en place de sanctions internationales, en priorité dans le cadre des Nations Unies, à l’encontre de

Boko Haram, d’Ansaru et de leurs principaux responsables, indique le communiqué de l’Elysée.

La France, les Etats-Unis, le Royaume-Uni et l’UE s’engagent à mobiliser les bailleurs de fonds en faveur de programmes favorisant le développement socio-économique des régions concernées, avec un accent particulier sur l’égalité femme-homme, les droits des femmes et des filles et notamment leur droit à l’éducation, le renforcement de la participation des femmes à tous les processus de décision ainsi que le soutien aux victimes de violences sexuelles (assistance juridique, aide médicale et soutien psycho-social). L’UE dédiera un certain nombre de ces programmes en ce sens et renforcera son action de lutte contre la radicalisation.

Les participants ont convenu que le Royaume-Uni accueillerait une réunion de suivi le mois prochain au niveau ministériel pour faire un point des progrès de ce plan d’action, selon le communiqué.

Le sommet de l’Elysée se tient un peu plus d’un mois après l’enlèvement le 14 avril de plus de 200 lycéennes à Chibok, dans le nord-est du Nigeria, par Boko Haram.

Boko Haram, une secte qui cherche à faire adopter la charia, loi islamique, dans la Constitution nigériane, et éliminer toute éducation occidentale au Nigeria, a revendiqué il y a plus d’une semaine l’enlèvement des jeunes filles disparues, menaçant de les vendre comme esclaves et marier de force.

De nombreuses organisations internationales ont offert leur aide au Nigeria suite à cet enlèvement massif.