Dans la ville de Sarh, Mbaihornom Paul est l’un des rares hommes qui gagne de l’argent en rendant les femmes sarhoises belles. Il est tenancier d’un salon de beauté mixte qui propose de multiples services à sa clientèle.

Dès 8 heures, le salon de beauté de Mbaihornom Paul, au centre-ville de Sarh est déjà ouvert. Un banc, une chaise et un tabouret sont soigneusement installés pour accueillir les clients. Ici, ce ne sont pas seulement les hommes qui viennent se faire beaux mais les femmes aussi. La coiffure n’est pas le seul service au menu, il y a aussi la pédicure, la manucure et le gommage, sans oublier les faux cils et les faux ongles.

Un choix de métier réfléchi qui attire souvent des critiques et des moqueries dans les carrefours de la ville de Sarh, surtout quand un jeune homme comme Paul se met à appliquer de la vernis sur les ongles des femmes ou à nettoyer leurs pieds. Mais pour ce dernier, le regard de la société importe peu. « Je vois mon profit et ce qui me permet de subvenir à mes besoins », crache-t-il à qui semble étonné de voir un homme faire un tel travail sur les femmes.

Avec une licence en poche et master dans le viseur, Mbaihornom Paul ne s’est pas lancé par hasard dans ce métier. Il a consacré son temps pour suivre une petite formation dans ce domaine qui lui permet aujourd’hui d’être à l’abri de certains problèmes pécuniaires. « Je ne vois pas de complexe là…Je fais ce travail avec amour. Je le fais normalement, ça me permet de gagner ma vie », se glorifie-t-il en nettoyant les ongles d’une cliente qui ne manque pas de fréquenter son salon.

Pour poser les faux ongles sur les dix doigts, il taxe 1000FCFA. Pour le gommage, le prix varie entre 1000FCFA et 5000FCFA, « en fonction de la qualité des produits que la femme veut », explique-t-il.  Visiblement ce qu’il gagne est plus important que les moqueries dont il est la cible dans les carrefours. Ce qui l’encourage et l’amène déjà à avoir des projets de multiplication de ce type de salon dans la ville verte, car dit-il, « c’est aussi une façon de créer de l’emploi aux jeunes ».