En 2016, au niveau global le sida coûtait la vie à 120 000 enfants de moins de 14 ans et contaminait 18 enfants chaque heure. Si la tendance actuelle se poursuit, 3,5 millions d’adolescents seront nouvellement infectés d’ici à 2030. C’est ce qui ressort des projections du rapport 2017 de l’UNICEF, Les enfants et le sida : Mise à jour statistique 2017 publié le 30 novembre 2017.  

« Il est inacceptable qu’autant d’enfants continuent de mourir du sida et que si peu de progrès soient réalisés pour empêcher les adolescents de contracter le VIH », déclare le Dr Chewe Luo, Chef de la section VIH/sida au sein de l’UNICEF. « L’épidémie de sida est loin d’être terminée et menace encore et toujours la vie d’enfants et de jeunes. Des actions supplémentaires doivent absolument être entreprises pour éviter ce fléau. »

Et pour cause, une analyse de l’UNICEF des tendances démographiques et des nouvelles données relatives au VIH révèle que les objectifs fixés au sein du cadre « Start Free, Stay Free, AIDS free », élaboré en 2016 pour accélérer l’action en vue de mettre fin au sida chez les enfants d’ici à 2020, ne seront pas atteints.

Des avancées ont néanmoins été réalisées en matière de lutte contre le sida, notamment dans le domaine de la prévention de la transmission mère-enfant, lesquelles ont permis d’éviter quelque deux millions de nouveaux cas d’infections par le VIH chez les enfants depuis 2000. Toutefois, l’UNICEF rappelle qu’il est impératif de ne pas baisser la garde pour autant. Comme le souligne l’organisation dans sa mise à jour statistique, en comparaison avec les autres groupes d’âge, les enfants âgés de 0 à 4 ans vivant avec le VIH sont les plus exposés au risque de décès imputable au sida.

Mais la situation de la prise en charge pédiatrique du VIH& SIDA reste très préoccupante en Afrique et en particulier au Tchad. La peur de la discrimination et la stigmatisation des personnes vivant avec le VIH et le sida, la faiblesse en termes d’information correcte des populations et les mythes qui entourent la maladie et la résistance des hommes/maris au dépistage de leurs femmes par peur d’exposition de leur propre statut sérologique par exemple sont autant de freins à l’éradication de la mortalité maternelle, néonatale et infantile due au VIH.

« Nous ne pouvons pas nous permettre de relâcher nos efforts. La prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant reste une priorité absolue de nos programmes, et nous mettons tout en place avec nos partenaires pour atteindre nos objectifs », indique Philippe Barragne-Bigot, représentant de l’UNICEF au Tchad.

Il faut préciser que, le Tchad fait partie des 22 pays dits prioritaires dans lesquels des plans d’accélération de la riposte ont été mis en œuvre.