GENEVE, 12 avril (Xinhua) — L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF) ont présenté vendredi un nouveau plan d’action mondial qui pourrait permettre de sauver la vie de près de 2 millions d’enfants atteints de pneumonie ou par diarrhée par an, deux des maladies les plus meurtrières à l’échelle mondiale pour les enfants de moins de cinq ans.

« Il arrive trop souvent que des stratégies de lutte contre la pneumonie et la diarrhée soient menées en parallèle », a déclaré la directrice du Département Santé de la mère, du nouveau-né, de l’enfant et de l’adolescent de l’OMS, Elizabeth Mason, dans un communiqué de presse.

« Mais comme le montrent déjà les exemples de pays tels que le Bangladesh, le Cambodge, l’Éthiopie, le Malawi, le Pakistan et la Tanzanie, il est judicieux sur le plan de la santé et rationnel du point de vue économique de rapprocher davantage ces stratégies », a-t-elle ajouté.

De nombreux facteurs interviennent dans l’apparition de la pneumonie ou de la diarrhée, si bien qu’aucune intervention ne peut suffire, à elle seule, pour prévenir, traiter ou endiguer efficacement l’une ou l’autre de ces maladies. Toutefois, comme on a pu le constater dans des pays riches, plusieurs éléments jouent un rôle déterminant dans la réduction des infections et des décès dus à ces deux maladies.

C’est le cas par exemple d’une bonne alimentation et d’un environnement salubre. C’est le cas aussi de la vaccination, et on notera à ce propos que de nouveaux vaccins destinés à protéger les enfants contre ces maladies sont en cours d’introduction. Enfin, un accès satisfaisant aux services de santé et aux médicaments appropriés offre la garantie que l’enfant reçoit le traitement dont il a besoin.

Mais, dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, ces éléments communs ne sont pas encore mis pleinement à profit dans le cadre de la lutte contre la pneumonie et la diarrhée.

« Il s’agit d’une question d’équité. Les enfants pauvres des pays à faible revenu sont les plus exposés au risque de mourir d’une pneumonie ou d’une diarrhée, or ils ont nettement moins de chances que les autres enfants de bénéficier des interventions dont ils ont besoin », a affirmé le chef des programmes de santé de l’UNICEF, Mickey Chopra.

« Nous savons ce qu’il faut faire. Si l’ensemble de la population des 75 pays où les taux de décès sont les plus élevés avait accès aux mêmes interventions essentielles que les 20% de ménages les plus riches, nous pourrions éviter les décès de 2 millions d’enfants dès 2015, échéance prévue pour la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement », a-t-il souligné.

Le nouveau Plan d’action de l’OMS et de l’UNICEF définit des objectifs mondiaux clairs à atteindre d’ici à 2025: une réduction de 75% de l’incidence des pneumonies et diarrhées sévères chez les enfants de moins de cinq ans par rapport aux niveaux de 2010 et la quasi-élimination des décès dus à ces maladies dans le même groupe d’âge. Il a aussi pour ambition de réduire de 40% à l’échelle mondiale le nombre d’enfants de moins de cinq ans souffrant d’un retard de croissance.