N’DJAMENA, 29 mai (Xinhua) — Malgré les moyens mis en place ces dix dernières années, le Tchad n’arrive pas à obtenir les résultats escomptés en matière de santé maternelle et infantile et de santé universelle, a déclaré mercredi son ministre de la Santé publique, de l’Action sociale et de la Solidarité, Dr Ngariera Rimadjita.

“En principe, avec les moyens existants, on devrait améliorer notablement la santé de la population. Il y a donc une question que tout professionnel de la santé devrait se poser: pourquoi les moyens s’améliorent, les équipements sont plus nombreux, mais dans certains coins la santé de la population ne s’améliore pas proportionnellement aux moyens mis en place?”, a précisé Dr Ngariera Rimadjita, qui s’exprimait ainsi en marge d’une réunion avec les partenaires techniques et financiers.

Le ministre a promis de se pencher “très sérieusement” sur la question de la santé maternelle et infantile, pour l’améliorer et aboutir à de meilleurs résultats.

Sur la question de la santé universelle, “on va y aller ; il s’agit simplement d’harmoniser ce qui existe, de le faire mieux fonctionner et on arriverait ainsi à élargir la base de la pyramide financière, de manière à mieux partager les charges”, a par ailleurs affirmé le ministre tchadien de la Santé publique.

En effet, malgré la gratuité des soins d’urgence en vigueur depuis quelques années, la couverture universelle de santé reste très préoccupante au Tchad. Ce pays d’Afrique centrale a un taux de mortalité maternelle de 1084 décès pour 100 000 naissances vivantes, une mortalité néonatale de 39 pour mille, un taux d’accouchements assistés par un personnel qualifié de 23 %, une disponibilité et une utilisation insuffisantes des soins obstétricaux et néonataux d’urgence, une prévalence contraceptive moderne de 1,6% et un taux de besoins non satisfaits de 28% en matière de planning familial.

Avec le soutien de ses partenaires, le gouvernement multiplie ces dernières années les actions visant à réduire ce chiffre qui fait de lui le deuxième pays au monde où les femmes meurent le plus en donnant la vie, derrière l’Afghanistan (1 400 décès). Ces actions sont menées tant sur le plan des infrastructures sanitaires que sur celui du personnel soignant.