SANTÉ – Le Tchad a commémoré pour la 7ème fois, ce 23 mai, la Journée internationale de lutte contre la fistule. La maladie a fait tant de dégâts, mais le pays a fait aussi d’énormes progrès pour son éradication.

Parmi les maladies réputées dangereuses au Tchad, la fistule obstétricale occupe une place non négligeable. Cette maladie apparait comme la plus stigmatisante dans la société tchadienne, elle ne cesse de faire des victimes. Selon l’enquête démographique et de santé, Mics de 2015, la prévalence de la fistule est 2.1% au Tchad.

« C’est une pathologie liée à la grossesse et à l’accouchement », explique Dr Edwige Adelkambi Domingo, représentante du Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) au Tchad. Pour elle, la fistule n’est pas seulement  un indicateur de la faiblesse du système de santé publique mais en plus elle accroit la vulnérabilité des femmes à la marginalisation et à la pauvreté.

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Le gouvernement, dans ses efforts pour éradiquer la fistule, a créé le Centre national du traitement de la fistule obstétricale. En plus de la création de ce centre, il ne cesse de mener des actions de prévention à travers la sensibilisation de la population. 

De 2012 à 2018, ce centre a soigné trois mille femmes souffrant de cette pathologie qui, selon docteur Edwige Adelkambi Domingo « est l’une des plus marginalisant des maladies au monde ».  Au début de l’année 2019, ce sont 95 femmes qui sont guéries de la fistule au Tchad, grâce à l’appui des partenaires techniques et financiers.

Depuis 2003, plus de quatre mille femmes victimes de la fistule sont opérées gratuitement à N’Djaména et dans les autres provinces du pays. Ce chiffre représente 4 % du taux de la prise en charge mondiale.

L’éradication de la fistule est plus qu’un impératif pour l’Etat tchadien. « Une génération sans fistule, c’est aujourd’hui », a dit la représentante du Fonds des Nations unies pour la population au Tchad, en lançant un appel à tous.