Depuis quelque temps, la ville de N’Djamena fait face au paludisme. Les hôpitaux et centres de santé enregistrent un nombre élevé de personnes atteintes de cette maladie.

Dame Netelnou est dépassée par la situation. Elle et cinq de ses enfants sont couchés. Ils sont atteints par le paludisme depuis un certain temps. “Le palu nous a pris en otage. Mes enfants et moi sommes tous souffrants”, dit-elle.

Netelnou n’a pas les moyens pour se faire soigner, ainsi que ses enfants à l’hôpital. Elle se contente des médicaments des vendeurs ambulants pour soulager leur mal. Malgré ses efforts, la maladie persiste. La maison de dame Netelnou n’est pas le seul lieu où le paludisme fait rage.

À l’Hôpital général de référence nationale (HGRN), les patients qui souffrent du paludisme sont presque partout. Les lits d’accueil sont en nombre insuffisant. Enfants, femmes, hommes sont couchés sur les lits où dans les couloirs à même le sol. À l’Hôpital Notre Dame des Apôtres, en passant par l’Hôpital de la mère et de l’enfant, c’est la désolation qui se lit sur les visage des patients.

Dans les couloirs de l’HGRN, une jeune mère se lamente de l’état de son bébé souffrant du paludisme. “A l’accouchement, la sage-femme m’a fait savoir que j’ai le palu ainsi que mon bébé. J’ai acheté des produits que nous prenons avec mon bébé mais toujours pas de changement. Aujourd’hui, après consultation on me fait savoir que le bébé souffre du paludisme, je suis dépassé vu l’ordonnance“, se résigne-t-elle.

Le nombre des patients augmente tous les jours. D’après Dr Bessimbay Nadlaou, “en 24h aux pavillons des urgences de l’Hôpital général de référence nationale, on enregistre 300 à 400 personnes malades du paludisme, soit 80% du nombre total de malades’’, a-t-il indiqué. Parmi les patients, ’’les femmes enceintes, les nourrissons et les enfants de moins de 5 ans représentent la majorité des malades“, précise-t-il.

Cette recrudescence du paludisme s’explique par l’humidité de la période de mai à octobre, selon Dr Bessimbay Nadlaou. “En cette période, le plasmodium falciparum, l’espèce responsable des formes graves de paludisme est prédominant’’, renseigne-t-il.

Pour lutter contre les moustiques, vecteurs du paludisme, le ministère de la Santé publique ainsi que mairie de N’Djamena ont lancé des opérations de pulvérisation. Elle a débuté dans certains quartiers de la capitale. Au-delà de l’opération, Dr Bessimbay Nadlaou conseille la distribution des moustiquaires : “Il faut privilégier la distribution des moustiquaires imprégnées d’insecticide de longue durée aux femmes enceintes et aux enfants de moins de 5 ans. Aussi des traitements antipaludiques, des soins ainsi que des tests de diagnostic rapide et fiable”.

Denerabé Marie Lord, stagiaire