N’DJAMENA, 22 mai (Xinhua) — Une campagne de vaccination nationale contre la poliomyélite a été lancée jeudi dans la capitale tchadienne, ainsi que dans treize régions frontalières. Pendant quatre jours, les agents vaccinateurs vont passer dans les ménages et les places publiques pour administrer deux gouttes du vaccin à tous les enfants de 0 à 5 ans.

“Il faut consolider les acquis et éviter d’importer le virus de l’extérieur”, a déclaré Dr Balla Mallah, délégué sanitaire de N’Djaména, la capitale. Il a rassuré les parents tchadiens, souvent réticents, sur la sûreté et la garantie du vaccin, “seule garantie que les enfants ne seront plus infectés” et convié tous ses compatriotes à s’impliquer bouter définitivement la poliomyélite hors de leur pays.

Depuis 1997, le Tchad vaccine plusieurs fois par an pour éradiquer la poliomyélite, mais n’y parvient toujours, le virus continuant de circuler dans le pays et de paralyser des enfants. L’une des causes de la persistance du poliovirus au Tchad reste la faible implication des communautés à tous les niveaux : autorités administratives, traditionnelles et religieuses, leaders d’opinions, responsables politiques, associations, ont fait remarquer des observateurs locaux..

Avec 114 cas de polio dénombrés en 2011 (soit un cas sur trois dans le monde), 5 en 2012, le Tchad n’a à ce jour enregistré aucun cas de polio depuis vingt-trois mois. Les deux derniers cas avaient été notifiés en 2012, dans la région du Lac Tchad, frontalière avec le Nigeria, le Niger et le Cameroun. C’est dans cette région où la maladie a resurgi au Tchad en 2003, après être disparue du pays trois ans plutôt.

En 2012, les quatre pays riverains du Lac Tchad ont adopté, à N’Djaména, une stratégie commune pour interrompre la circulation du poliovirus sauvage sur leurs territoires : vaccination de routine aux différents points de passage entre les pays frontaliers et aux populations cibles habitant les zones transfrontalières, planification des activités de renforcement de la surveillance épidémiologique, mobilisation sociale et plaidoyer, échanges et partage d’informations entre les districts sanitaires frontaliers.