La multiplication des officines et de dépôts pharmaceutiques à N’Djamena et dans les autres grandes villes du Tchad, est source de désordre dans la fixation de prix et la conservation des produits de soin.

Selon Dr Haroun Badawi, vice-président de l’ordre National des Pharmaciens, « le détenteur d’une officine de pharmacie ne peut être qu’un pharmacien et inscrit à l’ordre des pharmaciens. C’est-à-dire un docteur en pharmacie et non un technicien supérieur ».

Au Tchad, n’importe quel commerçant ayant des moyens se lance dans ce « business » sans connaitre le secteur de la pharmacie. Pour le vice-président de l’Ordre National des Pharmaciens du Tchad, pour la détention d’un dépôt pharmaceutique, les infirmiers diplômés d’Etat, les techniciens supérieurs  peuvent bénéficier de l’autorisation.

« Je ne suis pas sûr que la plupart des pharmacies que nous voyons aujourd’hui ont d’abord l’autorisation du ministère de la santé publique et pire encore certains ne sont même pas gérées par des professionnels », regrette Ousman Mahamat, gestionnaire d’une pharmacie.

Existe-t-il une différence entre une officine de pharmacie et un dépôt pharmaceutique?

Selon le vice-président de l’Ordre des pharmaciens, Dr Haroun Badawi, il existe une grande différence entre les deux termes. Dans une officine de pharmacie, on peut trouver tous les produits pharmaceutiques autorisés par le ministère de la sante publique. Cependant, un dépôt pharmaceutique a une dimension réduite, car, on peut y trouver qu’un certain nombre de produits élaborés par le ministère de la santé.

«Les gens considèrent l’activité pharmaceutique comme une activité commerciale mais cette activité est la suite logique du traitement de l’hôpital parce que le pharmacien analyse les ordonnances, fait des substitutions de médicaments et donne des conseils aux malades » souligne Dr Haroun Badawi vice-président de l’ordre des pharmaciens.

L’Ordre National des Pharmaciens par la voix de son vice-président demande au Gouvernement de fermer les dépôts et les officines de pharmacie qui ne sont pas en règle et d’interdire les ventes des produits illicites.

« Si on a pu vaincre Boko-Haram, interdire le charbon, interdire la vente des carburants dans la rue, je pense qu’on peut aussi empêcher tous ceux qui exercent de manière illégale dans le milieu pharmaceutique » espère le vice-président de l’Ordre des pharmaciens tchadiens.