Le campement des éleveurs nomades de la sous préfecture de Mani dans la Région du Hadjer-Lamis, a servi de cadre au lancement de la journée nationale de vaccination contre la poliomyélite, le vendredi 15 mars 2013.

La cérémonie présidée par le Ministre de la Santé Publique Dr Ahmat Djidda, s’est déroulée en présence des représentants des organisations internationales, des responsables administratifs, civils et militaires de ladite Région. Deux interventions à haut impact sur la santé des enfants notamment l’administration de la vitamine A et le dépistage au mebendazole, ont marqué le temps fort de la cérémonie.

Le Gouverneur de la Région de Hadjer-Lamis Djidda Outman, a souligné que c’estgrâce aux efforts fournis sans relâche depuis des années pour l’éradication de polio par le gouvernement et ses partenaires au développement que les virus de polio sauvage disparaissent de nos contrées « Ces résultats encourageants donnent la certitude que le virus de la polio sauvage est entrain de perdre le terrain face à l’implication sans réserve des acteurs engagés dans cette lutte », a-t-il déclaré. Chiffres à l’appui, il a souligné que grâce aux efforts consentis, le Tchad est passé, de 135 cas en 2011, nous sommes passées en 05 en 2012.
A ce titre le Gouverneur de Hadjer-Lamis, a rendu un hommage mérité au Ministère de la Santé Publique dans son ensemble et aux bailleurs des fonds qui ont rendu possible l’organisation de cette campagne des vaccinations contre la polio en faveur des enfants en particulier des nomades de 0 à 5ans en perpétuelle déplacement aux fins de trainer ce virus transmissible et paralysant avec eux. Il a souhaité que cette stratégie soit maintenue pour des bons résultats afin de garantir un avenir radieux aux enfants nomades.
Djidda Outman, a en outre rappelé que, la poliomyélite est une maladie paralysante rendant l’enfant infirme durant toute sa vie. « La vaccination répété représente aucun danger pour l’enfant elle renforce plus tôt son système de défense contre la poliomyélite », a confirmé le Gouverneur.
Le Représentant Résidant de l’Unicef au Tchad, Bruno Maes, a reconnu que son institution accompagne les efforts du gouvernement en matière de santé. Il estime qu’il s’agit d’ « une avancée considérable dans l’agenda du Tchad, pour l’accélération de la survie et le développement de l’enfant. Car il s’agit d’intervention déterminante, qui interagissent directement sur la réduction de la morbidité et de la mortalité infantile, surtout si elles sont liées de manière systématique ».
Et Bruno Maes d’ajouter que les études et recherches menées au niveau global ont démontré et prouvé que, le paquet « vitamine A et le dépistage » contribue à réduire d’un quart la mortalité infantile, de moitié les décès liés à la rougeole et de 40% la mortalité liée à la diarrhée, pourvu que ce paquet soit administré aux enfants systématiquement tous les six mois. Il a réaffirmé l’engagement de son institution à soutenir le Tchad.

Le Représentant résidant de l’UNICEF a par ailleurs informé que les études récentes ont montré que les enfants vivant en milieu nomade où la couverture vaccinale est très faible, sont de loin les plus touchés et les plus affectés par la polio. C’est pourquoi, la stratégie d’éradication de la poliomyélite du Tchad, est de concentrer les efforts en direction des populations difficiles à atteindre comme les nomades et les insulaires.

« De 132 cas en 2011, le Tchad n’a enregistré que 05 cas en 2012 soit une réduction de 95% depuis le début de l’année 2013 aucun cas n’est signalé », affirme t-il.

Pour lui, ce silence ne doit pas faire baisser la garde. Bien au contraire, il faut redoubler de vigilance dans la surveillance, de renforcer la sensibilisation et la mobilisation sociale pour que le Tchad avance inexorablement vers l’éradication de la poliomyélite.
Le Représentant de l’organisation Mondiale de la Santé (OMS), Dr Jean Marie Yaméogo, a relevé qu’en 2011 le Tchad a fait face a une situation très difficile caractérisé par une grosse épidémie de poliomyélite avec prés de 132 cas. Cela à amener le Tchad au deuxième rang de pays ayant rapporté le plus de cas dans le monde juste après le Nigeria. Cette épidémie a nécessité une réponse énergique en mettant en place de structure solide des moyens humains et financiers important ainsi que l’engagement au plus haut niveau ayant conduit à la réduction dont le nombre de cas à 05.

Dr Jean Marie Yamégo, a souligné que ce progrès a été obtenu grâce à l’engagement de plus haut niveau de l’Etat pour soutenir l’organisation d’environ une vingtaine de campagne depuis 2011. Aussi, a t-il lancé un appel a tous les chefs religieux, les leaders, les autorités administratives, civiles, militaires, traditionnelles, les parents, les enseignants, les responsables de la société civile de s’impliquer personnellement pour sensibiliser les populations respectives, afin que le message de la vaccination puisse aller à toute les mères et à tous les parents.

Lançant les activités, le Ministre de la Santé Publique Dr Ahmat Djidda Mahamat, a rappelé que c’est grâce à l’investissement du Chef de l’Etat Idriss Deby Itno, et à sa déclaration de faire la guerre à la poliomyélite en mars 2010 que la lutte contre cette maladie invalidante a été propulsée au rang d’urgence et de priorité nationale. « C’est dans cette optique que tous les efforts doivent être farouchement déployés pour tendre vers cette lutte et donner une chance à la population afin qu’aucun enfant vivant sur le territoire national ne soit paralysé ».

Le Ministre a souligné que le gouvernement, à travers son département, et avec l’appui de ses partenaires au développement tient à redynamiser le programme élargi de vaccination qui a pour objectif l’immunisation à l’effet de prévenir les maladies évitables par la vaccination dont la poliomyélite. Il a insisté sur la nécessité de la vaccination et la mobilisation de tous.

Dr Ahmat Djidda Mahamat, a insisté pour que les vaccinateurs aillent de porte en porte, d’ile en ile, de village en village, de campement en campement pour administrer deux gouttes de vaccination à chaque enfant. Il a exhorté les populations nomades de présenter leurs enfants âgés de 0 à 59 mois aux vaccinateurs qui passeront pour leurs administrer les gouttes de vaccins contre la poliomyélite.

Bintou Kachallah Kasser