Au Tchad, la maladie du ver de Guinée ou dracunculose  présente une propension inquiétante en dépit des efforts consentis par les différents acteurs, alors que le gouvernement et ses partenaires tentent de conjuguer leurs efforts pour éradiquer complètement cette maladie.

“La situation est plus préoccupante au regard des résultats enregistrés ces dernières années”, a déclaré Dr. Annour Waddak, conseiller du ministre de la Santé publique. C’était en marge de la sixième édition de la revue annuelle du Programme national d’éradication du ver de Guinée qui s’est tenue en début de semaine à N’Djamena.

Huit régions du Tchad, dont N’Djamena, la capitale, subissent fortement la résurgence de la dracunculose. En 2017, 15 cas confirmés chez les humains ont été notifiés dont dix ont été isolés, 817 chiens infectés dont 76% ont été isolés et 17 chats infectés dont 38% isolés.

“Devant cette situation, le ministère de la Santé ne peut à lui seul mener une lutte efficace contre ce fléau”, a affirmé Dr. Annour Waddak. Pour éradiquer complètement le fléau, il a lancé un appel aux autres ministères pour mener une synergie d’actions.

Cette position est partagée par les partenaires techniques et financiers. “Je suis encouragé par le fait que le nombre de chiens infectés a diminué d’environ 20% entre 2016 et 2017, mais il représente un formidable obstacle à la campagne d’éradication”, a relevé Dean G. Sienko, vice-président des programmes de santé du Centre Carter qui a également appelé à “une synergie d’actions à tous les niveaux pour relever le défi”.

Le Centre Carter, avec l’appui technique de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), intervient depuis longtemps dans la lutte contre le ver de Guinée au Tchad. Notamment, en privilégiant la recherche sur la probable transmission de la dracunculose à l’homme et à l’animal par la consommation des poissons et grenouilles parasités mal cuits ou crus.

Faute de traitement préventif, la lutte contre la dracunculose consiste essentiellement en des stratégies de prévention. En juillet 2017, le gouvernement tchadien a lancé une campagne de communication dénommée “Héros du ver de Guinée” dont l’objectif est de sensibiliser 80% de la population sur la connaissance des signes de la maladie et des moyens de la prévenir. Des récompenses sont en effet données: des savons et des sommes d’argent allant jusqu’à 50.000 francs CFA après la guérison complète de la maladie.