Le Tchad a enregistré son patient zéro le 19 mars dernier. Il s’agit d’un cas importé. Depuis ce jour, le pays compte 33 cas, dont 8 guéris. Mais la question qui taraude les esprits est : comment ces malades sont pris en charge ? Nos médecins ont utilisé quel traitement pour faire guérir ces patients ? Tchadinfos a enquêté sur le protocole national adopté par le Tchad.

Alors que beaucoup de pays africains touchés par la pandémie ont rendu public leur protocole de traitement retenu contre le covid-19, au Tchad, les autorités, du moins la cellule de veille sanitaire ou le ministère de la Santé publique, rechignent encore pour communiquer le protocole adopté au pays. Pourtant, il en existe un qui est même déjà en application à l’hôpital de Farcha.

Le protocole National que Tchadinfos a consulté, est basé sur les recommandations du célèbre microbiologiste français Dr Didier Raoult. C’est-à-dire en cas de contamination de coronavirus, les médecins tchadiens doivent faire recours à lHydroxychloroquine pour traiter les patients. Le protocole autorise aussi l’usage de ‘’Phosphate de Chloroquine 500mg’’.  En fonction de l’évolution  clinique de la maladie  [bénin, sévère, critique], le nombre de comprimés peut varier allant de 3 à 10 par jours pendant 10 jours.

À cela s’ajoutent d’autres traitements comme [Azithromycine 500mg (pour les cas critiques) ; Ceftriaxone par voie intraveineuse 2g/jour pendant 7-10 jours ou amoxicilline + acide clavulanique 1g /200 mg toutes les 8 heures pendant 7-10 jours ; Contrôle des voies aériennes ; Ventilation mécanique ; Oxygénothérapie ; Apport hydro-électrolytique; Traitement anticoagulant ; Inhibiteur de la Pompe à Protons (Oméprazole) ; Amines vasoactives : Noradrénaline] et le traitement symptomatique.  Jusqu’ici, il n’y a rien d’anormal.

Un protocole en déphasage avec les réalités du Tchad 

Selon une source médicale contactée par Tchadinfos, le Tchad a adopté un plan de traitement basé sur Hydroxychloroquine, mais le problème est que ce médicament n’existe pas au Tchad actuellement et l’État n’en dispose pas aussi. « Nous n’avons même pas de Plaqénil. On utilise donc pour le moment de la Chloroquine simple. Déjà, c’est très difficile de trouver la bonne chloroquine. La plupart des chloroquines sur le marché sont falsifiées», informe-t-elle. La source de poursuivre que – « c’est l’hôpital de Farcha qui achète ses chloroquines auprès des particuliers pour administrer aux patients

Même le protocole national défini par le ministère de la Santé n’est pas adapté à nos réalités. Les 08 patients guéris du covid-19 n’ont pas été traités par le protocole national, mais plutôt – « par un protocole que les médecins de Farcha ont mis en place en se basant sur ce qui se fait ailleurs pour les soigner».

Actuellement, les médecins de l’hôpital de  Farcha qui s’occupent des personnes atteintes du covid-19 sont astreints à suivre le protocole national – « Avant, on utilisait 2 comprimés chaque 8h soit 3 fois par jour (ce qui fait un total de 60cp pour 10 jours). Avec le nouveau protocole, il s’agit d’aller jusqu’à 10 comprimés par jour. Je ne vois pas pourquoi augmenter les doses si nous avons un résultat plus tôt encourageant avec ce que nous faisons avant. Le problème est qu’ils veulent absolument s’approprier les résultats, donc dire que c’est le nouveau protocole qui est bon. C’est un risque qu’ils prennent, on va avoir bientôt nos décès » s’indigne notre source.