Neuf agents soignants notamment des laborantins sont contaminés par le coronavirus. Les agents de santé sont au premier plan dans la lutte contre le Covid-19, mais ils sont laissés pour compte.

Il a fallu que le Syndicat National des Travailleurs des Affaires Sociales et de la Santé au Tchad (SYNTASST) alerte en ces termes : « cette situation inquiète gravement le personnel qui se voue corps et âme pour s’occuper de la santé de la population même avant le coronavirus et malgré le manque cruel de matériels dans les institutions sanitaires » pour que les autorités réagissent.                     

Le ministre de la Santé publique, Pr Mahamoud Youssouf Khayal, lors d’un point de presse tenu dimanche, a reconnu la contamination des membres du personnel soignant. « Pour les cas de contamination au sein du personnel du laboratoire mobile et du laboratoire du HGRN, nous déplorons cette situation qui a affecté nos personnels au sein de l’unité laboratoire » a-t-il reconnu. Sans pour autant donné un chiffre, ni expliquer la chaîne de contamination comme il a l’habitude le faire pour les autres cas.

Aujourd’hui, le président de la République, Idriss Deby Itno, lors de sa rencontre avec le comité scientifique s’est penché sur la question : « J’ai aussi exprimé mes préoccupations en lien avec la sécurité sanitaire du personnel soignant engagé dans cette lutte » a-t-il dit. Cette affirmation pourrait donner un ouf de soulagement aux agents de santé quant à l’amélioration de leurs conditions de travail.

https://twitter.com/IdrissDebyI/status/1252208888860020736

Des moyens de travail rudimentaires

Pour une pandémie hautement contagieuse comme celle du Covid-19, l’Etat, doit avant tout assurer la sécurité de ceux qui s’occupent des personnes atteintes. La disponibilité des équipements de protection individuelle ne doit souffrir d’aucune rupture. Hélas ! à l’hôpital de Farcha comme ailleurs, le manque de combinaison jetable et la non disponibilité d’autres équipements de protection basiques sont à déplorer nous informe une source. « La combinaison en plastique est insupportable avec la chaleur. On préfère les jetables, mais nous n’en disposons pas en quantité suffisante alors on rationne » poursuit-elle. Le personnel laborantin se serait contaminé lors de la manipulation des échantillons ou par négligences des procédures de sécurité.