Le Tchad a enregistré son premier cas de coronavirus le 19 mars. À ce jour, le pays compte neuf cas confirmés. La capacité de ce dernier à endiguer la propagation de cette pandémie inquiète. Interviewé, le président de l’ordre des médecins plaide pour l’intelligentsia.

« Si on ne prend pas garde, on va décimer nos médecins », s’inquiète le docteur Mbaiguinem Djionadji, président de l’ordre des médecins, dans une interview relative à la propagation du Coronavirus au Tchad qu’il nous a accordée. Le président de l’ordre national des médecins du Tchad tire la sonnette d’alarme. « Le Coronavirus est dangereux, mais si l’on s’investit sérieusement pour endiguer sa propagation ça ne sera pas un grand problème », dit-il.

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À la question de savoir, si le Tchad a la capacité de faire face à la propagation du COVID-19, sûr de lui, le patron du Syndicat des médecins du Tchad répond « qu’il suffit de libérer de l’espace aux scientifiques…l’heure n’est pas au militantisme ». Entendez par là qu’on laisse les professionnelles faire leur travail. Le Tchad dispose des ressources humaines nécessaires, mais «la sécurité des personnes soignantes laisse à désirer » insiste le médecin.

« Il suffit de libérer de l’espace aux scientifiques…l’heure n’est pas au militantisme ».

dr Mbaiguinem Djionadji

L’exemple le plus visible est celui des agents sanitaires placés aux frontières pour examiner toutes personnes entrant au Tchad. Ces agents, dit docteur Djionadji, « sont sans aucune protection, ni matériel de travail ». Ce qui constitue un véritable obstacle à la lutte contre coronavirus. « Sans moyen, l’agent ne peut pas faire des miracles ».

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Conscient de cela, une commission scientifique a été mise en place pour une gestion efficace de la crise. Mais « faudrait pas que cette commission scientifique soit une commission de trop », prévient Mbaiguinem Djionadji, tout en demandant à la Cellule de veille et de sécurité sanitaire de laisser la place à l’intelligentsia. Pour lui « la menace est sérieuse et vociférer n’est pas une solution ». Il faut davantage miser sur la sensibilisation et les ressources humaines.