À la suite de notre sondage publié lundi sur un possible confinement total à N’Djamena, 44 % des répondants se disent favorables à la mesure. Une hypothèse que le président Idriss Déby Itno n’exclut pas non plus.

« Si les circonstances l’exigent, nous serons amenés à prendre d’autres mesures plus rigoureuses tendant au confinement total », a martelé le président de la République Idriss Deby Into, le 24 mars, 24 heures après la mise en ligne de notre sondage sur le sujet.

Au moment où nous écrivons ces lignes, ce mardi à 16 heures 18, nous avons enregistré 2 511 interactions sur notre page Facebook et 429 avis sur notre sondage, répartis entre les personnes favorables au confinement total, celles qui considèrent que les mesures déjà prises sont suffisantes et celles qui préconisent plutôt un confinement partiel de la ville de N’Djamena.

Que montre le sondage de Tchadinfos ?

44 % des Tchadiens sondés estiment qu’il faut ordonner un confinement total de la population à N’Djamena. Les arguments avancés reposent souvent sur l’incivisme et l’ignorance des Tchadiens. « Les Tchadiens sont têtus. Il s’agit ici de l’intérêt de la population (de vie ou de mort) », soutient Olivier Tamdjim sur Facebook. Ce comptable d’International SOS, habitant à N’Djamena, se dit « d’accord avec le confinement total pour que la situation soit [maîtrisée] ».

Mais 27 % d’autres sondés désapprouvent cette idée et considèrent que les décisions déjà prises par le gouvernement tchadien sont suffisantes pour lutter contre le coronavirus dans le pays.  Pour eux, le faible revenu de beaucoup de Tchadiens ne leur permettra pas de rester chez eux. « Un confinement total serait comme obliger les gens à rester mourir de faim à la maison », théorise Masra sur Facebook.

« Un confinement n’est pas envisageable parce que le Tchad ne dispose pas des mesures d’accompagnement qu’il faut derrière », ajoute Rolland Albani sur le même réseau social. Sur Twitter, Salma Khalil, graphiste designer, et Morombaye Man-Allah, assistant des universités abondent dans le même sens.

Commencer le confinement l’après-midi ?

Plus nuancés,  29 % des personnes sondées se disent favorables à un confinement partiel dans la capitale tchadienne.

« Il faut commercer le confinement dans l’après-midi. Laisser la ville avec un service minimum afin que la population ne meure pas de faim », propose par exemple l’un des défenseurs de cette position.

Ces résultats démontrent qu’il n’y a pas encore un consensus autour du confinement au Tchad. Même si le président Idriss Déby Itno n’exclut pas de recourir à cette mesure.

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