Le consortium RESILAC (Redressement économique et social inclusif au Lac Tchad) a présenté les résultats de son étude réalisée sur la prise en charge des troubles psychiques dans le bassin du Lac Tchad, le mercredi, 29 juin, à l’occasion d’une conférence internationale axée sur la santé mentale et la prise en charge psychosociale et dresse quelques recommandations.

Les pays du bassin du Lac Tchad sont exposés à des attaques armées récurrentes, la terreur est utilisée comme moyen de contrôle social des populations. Ce qui occasionne des multiples cas de troubles psychiques au sein de ces dernières.

C’est cette problématique qui a conduit le consortium régional RESILAC (Redressement économique et social inclusif du Lac Tchad) à mener une étude sur la prise en charge des troubles psychiques au Cameroun, Nigeria, Niger et Tchad, quatre pays du bassin du Lac Tchad. La conférence internationale tenue, le mercredi, 29 juin à N’Djaména, a été l’occasion de présenter les résultats de cette étude axée principalement sur les populations impactées par les violences, la guerre et le manque de ressources économiques.

Selon les chercheurs qui ont mené cette enquête, les personnes en détresse psychologique vivant dans cette région montrent une préoccupation excessive pour ce qui leur est arrivé et cela impacte négativement sur leur situation économique, car ils n’ont pas une perspective d’avenir.

Ce sont exactement 70% des hommes qui sont en cette situation de détresse psychologique et 76% des femmes, d’après l’étude faite sur le terrain par le consortium. Ce qui a nécessité des prises en charge psychosociale mais la réalité du terrain est loin d’être à la hauteur du problème. La santé mentale n’est visiblement pas une préoccupation dans le système sanitaire.

Seulement 2% du budget de la santé est consacrée à la santé mentale, alors qu’il y a un travailleur en santé mentale pour 100 000 personnes.

Pour combler ce manque de travailleurs en santé mentale, le RESILAC a formé des secouristes en santé mentale et a mis en place des groupes thérapeutiques, ce qui lui a permis d’accompagner 7 821 personnes en situation de détresse.

Au regard de tout cela, les auteurs de l’enquête recommandent aux gouvernements des pays du bassin du Lac Tchad d’établir ou de renforcer la direction de la santé mentale dotée en ressources et mettre en œuvre un cadre thérapeutique de santé mentale au niveau national. Mais ils souhaitent que ces gouvernements renforcent la formation des psychiatres, psychologues, infirmiers spécialistes et travailleurs psychosociaux…

A savoir, le projet RESILAC qui vise le redressement économique et social des populations du bassin Lac Tchad, mis en place depuis quatre ans contribue aujourd’hui à la résilience de 13 territoires (cantons et communes) et intervient dans plus de 250 villages autour du bassin du Lac Tchad.