L’OMS s’inquiète des perturbations qu’enregistre la lutte contre la malaria qui a été écartée du devant de la scène par la covid-19. Si la situation persiste, alerte l’organisme onusien, le paludisme entraînera jusqu’à 100 000 décès de plus par rapport au nombre déjà enregistré chaque année en Afrique subsaharienne.

En Afrique subsaharienne, le nombre de décès dû au paludisme pourrait dépasser largement celui de la pandémie de covid-19. C’est ce qu’a annoncé l’OMS ce lundi 30 novembre 2020 dans un rapport.

Dans ce document, l’institution onusienne indique que l’attention mondiale centrée sur la pandémie de covid-19 a entraîné une perturbation du processus de lutte contre le paludisme. Cette dernière maladie a tué 409 000 personnes dans le monde en 2019, avec plus de 90% des décès enregistrés en Afrique et plus précisément, dans la région subsaharienne.

Ainsi, même si l’Afrique a réussi à réduire de 44% la mortalité due à la malaria en l’espace de 20 ans (de 680 000 décès par an à 384 000), le déficit de financement risque de considérablement saper les efforts réalisés jusque-là. D’après l’OMS, les perturbations dans l’accès aux traitements contre le paludisme pourraient entraîner jusqu’à 100 000 décès en plus par rapport au nombre de morts déjà enregistré chaque année sur le continent.

« Il est très probable que la surmortalité due au paludisme soit plus importante que la mortalité directe due à la covid-19 », a ainsi averti Pedro Alsonso, directeur du programme mondial de lutte contre le paludisme de l’OMS.

Dès le début de la pandémie, de nombreuses voix se sont déjà élevées pour appeler les dirigeants à ne pas sacrifier les acquis en matière de réduction de plusieurs pathologies graves sur l’autel de la lutte contre le coronavirus.

source: AgenceEcoFin