À N’Djamena, les jarres d’eau, souvent placées devant les mosquées et des domiciles privées, font partie du paysage de certains quartiers de la ville. Ces jarres, accessibles à tous, sont utilisées pour se désaltérer ou effectuer les ablutions. Cependant, la plupart des passants boivent à l’aide d’un même gobelet, une pratique qui présente de nombreux risques pour la santé. Selon Dr Mahamat Brahim Dahab, médecin généraliste, ces gobelets, partagés par plusieurs personnes sans nettoyage adéquat, constituent un vecteur de contamination et de propagation rapide de maladies infectieuses.

Ces jarres d’eau placées dans les rues ont pour but d’aider ceux qui ont soif. Les détenteurs des jarres considèrent leur geste comme une forme de solidarité, offrant de l’eau gratuite à la communauté. Cependant, la plupart des usagers n’ont pas d’autre option pour se désaltérer et sont contraints d’utiliser le gobelet commun, malgré les risques. D’autres personnes préfèrent éviter cette eau par crainte de contracter des maladies.

« Je ne bois plus cette eau. Une fois, j’ai bu de l’eau d’une jarre au bord de la route, et elle contenait du tramadol. Je suis tombé malade en arrivant à la maison, et depuis, j’évite de boire l’eau des jarres publiques », témoigne Evariste, un habitant de N’Djamena. Ce témoignage met en lumière les risques liés non seulement aux infections mais aussi à la contamination involontaire par des substances nocives.

Les risques de contamination sont bien réels, souligne Dr Mahamat Brahim Dahab. « Bien que ces jarres permettent aux passants d’étancher leur soif, leur utilisation non hygiénique expose les consommateurs à des maladies contagieuses telles que la tuberculose, l’hépatite et la typhoïde», explique-t-il. Il recommande ainsi des précautions strictes pour minimiser ces risques.

Pour limiter la transmission de maladies, il est crucial de laver les gobelets après chaque usage avec de l’eau et du savon. Le médecin conseille également de tremper les gobelets dans de l’eau de javel pendant 30 minutes, puis de bien les rincer avant de les utiliser.

Ces mesures, bien simples, pourraient contribuer à réduire le risque d’infections et à préserver la santé des passants qui dépendent de ces jarres pour se désaltérer.

Guémé Moussa