L’histoire de la méningite au Tchad ne date pas d’aujourd’hui. Déclaré exempt de cette épidémie il y a quelques années, le Tchad fait de nouveau face à cette maladie bactérienne qui met à mal la santé de la population notamment dans la province du Mandoul au sud du pays. Voici les grandes dates où cette maladie a fait rage.

Le Tchad fait partie des pays africains de la ceinture de la méningite. Selon Dr Kadidja Gamougoum, chef de service adjointe des laboratoires à l’hôpital général de référence nationale de N’Djamena, c’est depuis 1916 que le Tchad est dans le viseur de cette maladie. Entre 2010, 2011 et 2012, le pays était confronté à une grande épidémie de cette maladie bactérienne. Cette situation a mobilisé les partenaires techniques et financiers à appuyer le gouvernement avec des vaccins. Voici les années où la méningite a vraiment fait parler d’elle au Tchad :

1997 : 8 311 cas dont 802 décès soit un taux de létalité de 9,8% ;

1998 : 7981 cas dont 687 décès soit un taux de létalité de 8,6% ;

2000 :7 788 cas dont 852 décès soit un taux de létalité de10, 9% ;

2001 : 6 617cas dont 362 décès soit un taux de létalité de 6,47% ;

2010 : 2 485 cas avec 218 décès soit un taux de létalité de 8,77%;

2012 : 3 884 cas avec 166 décès ont été notifiés à travers le pays, soit un taux de létalité de 4,3%.

Suite à ces différentes flambées épidémiques de la méningite, le Tchad a introduit en 2012 le vaccin MenAfricVac. Ce qui a changé positivement la situation.

Malheureusement, au début de l’année 2019, le mal a refait surface et a endeuillé les familles tchadiennes. Seulement en 12 semaines, c’est-à-dire du 1er janvier au 23 mars, le ministère de la santé publique a enregistré 234 cas suspects dont 113 sont déclarés positifs avec 30 décès soit un taux de 12.82% au district sanitaire de Goundi, dans la province du Mandoul.

Le 28 mars dernier, le ministère en charge de la santé et ses partenaires ont déployé plus de 200 000 doses de vaccin pour limiter la propagation exponentielle de cette maladie. Pour docteur Kadidja Gamougoum, l’apparition rapide de cette maladie est due à la manifestation de l’harmattan dans le pays et la promiscuité. « Se protéger contre la poussière, éviter la promiscuité et se faire vacciner restent le seul moyen d’éviter cette maladie », conseille-t-elle.