BRAZZAVILLE, 5 septembre (Xinhua) — Les participants à la 63ème session du Comité régional de l’OMS pour l’Afrique, se sont prononcés jeudi à Brazzaville, au Congo, pour l’accélération de la réduction des maladies tropicales négligées (MTN) par le contrôle, l’élimination et leur éradication ciblée sur le continent.

Le document relatif au plan stratégique sur les MTN dans la région africaine 2014-2020, a été adopté avec amendement par le plénum réuni depuis le 2 septembre dernier dans la capitale congolaise.

Selon ce document présenté par le secrétariat du Comité régional de l’OMS/Afrique, cette stratégie régionale est axée sur quatre objectifs, à savoir élargir l’axe des interventions sur les MTN ; renforcer la planification basée sur les résultats, la mobilisation de ressources et la viabilité financière des programmes nationaux de lutte contre les MTN ; renforcer le plaidoyer, la coordination, les partenariats et l’appropriation nationale ; et renforcer le suivi, l’évaluation, la surveillance et la recherche.

Ce plan qui cible 17 MTNs entend éradiquer et éliminer certaines d’entre elles dans tous les pays de la région, notamment la filariose lymphatique, l’onchocercose, la schistosomiase, le trachome cécitant, la lèpre, l’ulcère de Buruli, la trypanosomiase humaine et la rage, le pian et la dracunculose.

“Ce plan est un puissant outil de prise en charge des MTNs et de leurs effets néfastes sur le développement de l’enfant, l’issue de la grossesse et la productivité des travailleurs agricoles dans la région”, a soutenu le directeur du groupe de prévention et de lutte contre les maladies au Bureau régional de l’OMS/Afrique, le Dr Francis Kasolo.

Les statistiques publiées à cette occasion révèlent que les 47 pays de l’OMS/Afrique sont endémiques, pour au moins une des 17 pathologies qui figurent sur la liste des MTN qui sont réputées infecter plus de 400 millions d’enfants en âge scolaire dans l’ ensemble du monde en développement. Ces maladies sévissent, a-t-on appris, dans les zones où l’eau est insalubre.

A cet effet, la délégation camerounaise a proposé de renforcer l’accompagnement de l’institution, en créant des points focaux MTN dans la représentation pays OMS en Afrique. Elle a également suggéré de mettre en évidence les mécanismes de lutte contre la rage.

De son côté, la délégation malienne à ces assises, a estimé que l’élaboration de la cartographie et l’évaluation de la prévalence de certaines MTN constituent l’un des défis à relever, avant de proposer la création des observatoires pour ces maladies qui ont une période d’incubation très longue.

S’agissant du Congo, le directeur général de la santé, le Pr Alexis Elira Dokékias, a fait savoir que le plan stratégique sur les MTNs n’a pas intégré certains aspects, dans la mesure où les spécificités de la sous-région n’ont pas été prises en compte.

Ainsi, il a proposé que la lutte contre la pauvreté soit menée autour de la prise en charge de ces pathologies, car dans la sous-région africaine, les populations autochtones sont souvent stigmatisées, et hébergent la majorité de ces MTN.

“Si ces maladies sont négligées, c’est que nos Etats négligent d’inscrire les fonds budgétaires suffisants pour qu’ elles sortent de la négligence”, a-t-il souligné.

Intervenant à cette occasion, la directrice générale de l’OMS, Margaret Chan, a estimé qu'”avec la publication de ce rapport, nous nous rendrons dans une ère de la lutte contre les MTNs. Nous nous acheminons vers la couverture sanitaire universelle par des interventions essentielles contre ces maladies”.