Alors que le soleil est au zénith ce mercredi 23 mai 2018, les travailleurs achèvent le curage des caniveaux qu’ils ont commencé depuis une semaine dans la commune du 2e arrondissement.
Munis des pelles, râteaux, pioches et autres, ils s’activent dans une ambiance joviale. Parmi eux se trouvent des élèves, des étudiants et même des diplômés. Ce travail qui consiste à curer les caniveaux à longueur de journée leur est bénéfique. « Nous gagnons notre vie grâce aux petits travaux par-ci par-là. Dès qu’on a constaté que les curages des caniveaux ont débuté nous nous sommes aussitôt lancés » disent-ils unanimement.
Selon eux, ils sont payés à la fin de chaque curage, en fonction de la longueur et de la profondeur des caniveaux. L’un deux, M. Barka Dividi confie : « Si c’est 10 ou 20 caniveaux, on fait le prix de gros. Parfois le caniveau est très vaste, petit ou profond. Y’a aussi les caniveaux V non construits. Là on peut travailler peut-être 1 mètre à 600 fr ou 1 mètre à 300 fr. ça dépend de la négociation. Si c’est beaucoup bouché, le prix s’élève, si ce n’est pas assez bouché, le prix baisse aussi ».
Ils forment un groupe de 10 personnes habitants le neuvième arrondissement, mais ils se rendent au 2e arrondissement tous les matins, à 6h et rentre le soir à 17h. Cela fait une semaine qu’ils nettoient les saletés engouffrées dans les caniveaux du 2e arrondissement, précisément au quartier Djambal Bahr, sur la rue Béhagle, ainsi que ceux de l’avenue Charles De Gaule. D’après leur chef de groupe, Biokandji Bidel, la voirie se chargera de ramasser les résidus des caniveaux mis de côté, dès qu’ils seront secs.
Par ailleurs, ce dernier nous explique qu’ils ne sont pas de ceux-là qui sont payés à la fin de chaque mois, mais ils sont plutôt payés à la fin de chaque contrat. « Nous on a l’habitude d’aller à la voirie chercher le travail là-bas. Nous cherchons les démarcheurs qui travaillent à la voirie, et puis ceux-là nous trouvent des contrats et ils font appel à nous pour travailler en nous donnant les matériels nécessaires de travaux ». Comme la plupart des jeunes sans-emploi à N’Djaména, ils sont contraints d’effectuer ces types de travaux depuis près de 10ans, afin d’assurer leur survie.