Au Sahel, près de 34 millions de personnes seraient menacées par la faim et la malnutrition si des mesures appropriées n’étaient pas prises d’ici trois ou quatre mois, a annoncé mercredi le président nigérien Mohamed Bazoum.

“Cette situation est exacerbée par la persistance de l’insécurité et des conflits armés que continuent d’entraîner des mouvements massifs de populations dans la région”, a déclaré le chef de l’Etat nigérien à l’occasion d’une réunion de haut niveau par visioconférence consacrée aux crises alimentaires et nutritionnelles dans les régions du Sahel et du lac Tchad.

Au Niger, par exemple, “on estime que 4.402.000 personnes seront en insécurité alimentaire sévère pendant la période de soudure (juillet-août), soit environ 20% de la population totale”, a-t-il indiqué.

Parallèlement, “le taux global de malnutrition aiguë sera de 12,5% et celui de la malnutrition sévère de 27%, dépassant les seuils d’urgence fixés par l’OMS qui sont respectivement de 10% et de 2%”, s’est-il alarmé, ajoutant que “c’est dans un tel contexte que le Niger doit également prendre en charge plus de personnes déplacées à l’intérieur du pays et plus près de 250.000 réfugiés”.

Aussi, Mohamed Bazoum a lancé un appel aux pays sahéliens et de l’Afrique de l’Ouest, aux organisations sous-régionales, ainsi qu’à la communauté internationale pour “augmenter de manière significative et urgente leurs financements”.

Ayant pour thème “Agir maintenant et mieux se mobiliser à l’avenir au Sahel et en Afrique de l’Ouest”, cette rencontre a pour objectif d’envisager les actions idoines à mettre en oeuvre pour faire face de façon immédiate aux crises alimentaires et nutritionnelles et y remédier sur le long terme dans les régions du Sahel et du Lac Tchad.