Le président tchadien a pris la parole ce soir pour justifier la décision de son gouvernement de mettre fin à l’accord de coopération militaire avec la France, un accord révisé en 2019. Cette annonce, initialement faite par le ministre des Affaires étrangères le 28 novembre, avait suscité des réactions tant au niveau national qu’international.
“Cette rupture ne concerne que l’accord militaire dans sa configuration actuelle, un texte devenu obsolète et déconnecté des réalités sécuritaires et géopolitiques de notre temps“, a déclaré le chef de l’État, insistant sur le caractère souverain de cette décision.
Lire aussi : Tchad : Fin de l’accord de coopération en matière de défense avec la France
Selon le président, l’accord signé dans un contexte historique différent ne répond plus aux besoins actuels du Tchad, notamment dans la lutte contre le terrorisme et la protection de l’intégrité territoriale. “Nos forces de défense et de sécurité ont prouvé leur capacité à défendre le pays et à contribuer à la stabilité régionale, et elles sont prêtes à assumer pleinement leurs responsabilités“, a-t-il affirmé.
Le Président Deby a également évoqué la nécessité de réorienter les relations avec la France vers des partenariats mieux adaptés aux aspirations des deux peuples. “Il ne s’agit pas de rompre nos liens diplomatiques avec la France, mais de construire de nouveaux cadres de coopération fondés sur le respect mutuel et la réciprocité“, a-t-il précisé.
Cette annonce fait suite à plusieurs critiques émises sur l’absence de réciprocité dans la coopération militaire franco-tchadienne et à une volonté affichée du Tchad de renforcer son indépendance stratégique. “Le Tchad ne doit plus accepter ce qui ne lui serait pas accordé en retour. C’est un principe sacré de réciprocité“, a déclaré le président.
Lire aussi : La France “prend acte” de la dénonciation de l’accord de défense par le Tchad
Le gouvernement tchadien s’est engagé à maintenir son rôle actif dans la lutte contre le terrorisme et la sécurité régionale, tout en appelant ses partenaires à soutenir sa démarche. Le président a également souligné que cette décision n’était en aucun cas motivée par une volonté de remplacer un partenaire par un autre.
La France, qui maintient une présence militaire significative dans le pays dans le cadre de la lutte contre le terrorisme au Sahel, n’a pas encore réagi officiellement à cette déclaration présidentielle.
La décision de rupture de cet accord marque un moment clé dans les relations bilatérales entre N’Djamena et Paris, alors que le Tchad cherche à redéfinir ses priorités stratégiques sur fond de débats autour de la souveraineté nationale.