La famine risque de survenir dans certaines provinces du Tchad. Sur les marchés de la capitale, les enchères sont lancées.

La situation alimentaire en Afrique sahélienne (le Tchad, le Niger etc.) en général est dramatique. L’ONU  a alerté il y a un temps sur cette situation alors que l’organisation a besoin de près de 500 millions de dollars supplémentaires (environ 441 millions d’euros) pour secourir plus de 10,5 millions d’affamés.

L’agence onusienne ajoute avoir besoin de 470 millions de dollars pour poursuivre ses opérations d’aide alimentaire ces six prochains mois. « Le PAM s’alarme de l’aggravation de la crise alimentaire à travers le Sahel », souligne l’un de ses porte-paroles à Genève, Tomson Phiri.

Selon le PAM (Programme alimentaire mondial), le Tchad fait face à une dissuasion de la famine. Le conseil militaire de la transition (CMT) l’a aussi confirmé.

La partie ouest du Tchad, composée de quatre provinces à savoir le Barh-El Gazal, le Lac, le Kanem et le Hadjer-Lamis, est menacée par la famine. En cause, la mauvaise pluviométrie qui a obligé les agriculteurs à délaisser leurs champs. Réunis à Massakory, dans le Hadjer-Lamis pour une évaluation à mi-parcours de la campagne agricole 2021-2022, les acteurs agricoles de ces quatre provinces ont fait savoir que la quantité de pluies enregistrée cette année dans leur zone est trop faible, entrainant l’assèchement des cultures.

La mauvaise répartition de la pluie, cet été, a causé la baisse de la production agricole. Certes le changement climatique est la cause principale dans cette insécurité alimentaire au Tchad, mais ajouter à cela, l’éternel conflit agriculteurs-éleveurs causé par les dévastations des champs.

Nous sommes encore au 2ème mois de l’année 2022 et à 5 mois de la période de soudure, mais la cherté de vie s’est déjà installée avec la flambée des prix des denrées alimentaires sur les marchés de la capitale tchadienne. Le sac de maïs qui coûtait entre 25 000FCFA et 27 000FCFA sur le marché se vend actuellement à 30 000FCFA, et le sac de riz de 100kg qui se vendait à 45 000FCFA se vend depuis quelques semaines à 60 000FCFA.

Le gouvernement de transition et certaines institutions internationales notamment le PAM, ont bien fait de tirer la sonnette d’alarme sur une situation déjà pressentie par la population tchadienne. C’est une situation qui a besoin bien évidemment d’une attention particulière afin de trouver des solutions adéquates.  

C’est dire que si le Président du Conseil militaire de transition et son gouvernement de transition ne font rien la situation risque de s’empirer. En attendant, il faut se parer à toute éventualité. Aux organisations internationales, c’est bien beau de tirer la sonnette mais ce serait aussi bien d’agir à temps. Car, faire le médecin après la mort ne sera que désolation.

 MOUSSA TSCHABALALA, stagiaire