REVUE DE PRESSE – Au menu des journaux pour la semaine du 21 au 27 juin 2021, la marche de la transition et la grogne des employés d’Esso.

Jean-Bernard Padaré pressenti à la primature

Nommé le 26 avril dernier, le Premier ministre de la transition, Pahimi Padacké Albert aurait déjà du souci à se faire. C’est en tout cas ce que croit Le Visionnaire. « Jean Bernard Padaré : Bientôt nommé PM », écrit le journal de Juda Allahondoum. En effet, des nouvelles faisant état d’un imminent remaniement du gouvernement et le départ de son chef se font insistantes ces derniers temps. Et Selon le Visionnaire, c’est le porte-parole du Mouvement patriotique du salut (MPS), l’ancien parti au pouvoir qui est en pole position pour remplacer le leader du parti du coq blanc (Le RNDT-Le Réveil).

C’est dans cette situation que N’Djamena Hebdo pense que le Conseil militaire de transition (CMT) est dans « La logique de la confiscation du pouvoir ». Hebdo qui indique que la coloration politique des membres du comité ad hoc chargé de sélectionner les candidatures des membres du Conseil national de transition (CNT), nommés le 11 juin dernier, « ne fait pas l’unanimité », souligne que le CMT « se fout royalement des remarques, suggestions et observations émises par les uns et les autres ». Le journal en vient à conclure que le CMT « fait la sourde oreille et continue à tue-tête dans ses manœuvres dont le but inavoué est de parvenir au contrôle total des organes de la transition ; à la confiscation du pouvoir ».

Mais tout ne serait pas rose pour les militaires au pouvoir à en croire Abba Garde. « Le CMT récolte une plainte à la CPI », pointe-t-il. Il relate que c’est l’avocat français Philippe Larochelle qui a déposé une plainte à la Cour pénale internationale (CPI) contre le Conseil militaire de transition pour « crimes contre l’humanité ». Il s’agit de la « répression dans le sang » des manifestations tenues les 27 avril et 8 mai 2021. Ce qui fait dire à ce journal qu’ « A l’allure où vont les choses, il sera bien difficile au président du CMT, MIDI-fils, d’avoir la paix du cœur ».

Bras de fer entre Esso et ses employés

Evoquons maintenant cette tension entre la multinationale pétrolière Esso et ses employés tchadiens. « Le personnel d’Esso dans l’incertitude », annonce Le Progrès du lundi 21 juin 2021. Selon ce quotidien, depuis l’annonce d’une éventuelle vente des actions d’Exxon Mobil au Tchad et au Cameroun  à la société Savannah Energy (présente seulement au Niger et au Nigéria), « le personnel est dans l’incertitude de ce qui était arrivé à des employés d’autres société pétrolières ayant exercé au Tchad (TTC, Pride Forasol, etc.) ». Le personnel a exigé que « tous ses droits soient versés avant toute vente ou tout rachat », poursuit Le Progrès.

Il y a eu un préavis de grève, suspendu, à la suite d’une amorce de dialogue. Mais finalement, ces employés sont entrés en grève le weekend dernier.

Pour Abba Garde qui fait dans la métaphore, ce sont « des barils de frustration [qui] risquent d’exploser ». Car, note-t-il, « Entre les esclavagistes pétroliers et le personnel tchadien, la tension est latente ». Abba Garde de conclure que face aux revendications des employés (que le journal a listé en six points), « Esso répond par l’arrogance ».