REVUE DE PRESSE- La revue de presse de la semaine du 5 au 11 juillet 2021 est dominée par les tentatives d’explication du conflit Union africaine- Conseil militaire de transition ainsi que la promotion à titre exceptionnel des fonctionnaires de Police à de grades supérieurs.

« Le Cmt tourne le dos à l’Ua »

Le refus du Conseil militaire de transition (CMT) de recevoir le Sénégalais Ibrahima Fall, désigné par le président de la Commission de l’Union africaine comme son envoyé spécial pour le suivi de la transition au Tchad continue à meubler les colonnes des journaux. Et ce, même si lors d’une visite à N’Djamena la semaine dernière du commissaire à la paix et à la sécurité de l’UA, les autorités ont annoncé que le différend est réglé.

Ainsi, pour Abba Garde, ce conflit trouve sa source dans « le malaise qui prévaut au sein du clan au pouvoir depuis la disparition du Maréchal Idriss Déby Itno ». Pour ce journal, ce sont des querelles de succession qui sont transposées sur un terrain international. Il assure que c’est un bras de fer entre Mahamat Idriss Déby qui dirige la transition et Moussa Faki Mahamat, le président de la Commission de l’Union africaine, dont « les ambitions de remplacer Idriss Déby Itno ne datent pourtant pas d’aujourd’hui », tranche le journal de Moussaye Avenir De La Tchiré.

« Le CMT tourne le dos à l’Ua », titre de son côté à sa Une N’Djamena Hebdo qui estime que « le torchon qui a commencé à brûler » entre le pouvoir de transition et la Commission de l’Union africaine n’est pas étrangère aux « stratégies mises en branle par le CMt pour contrôler à tout prix le pouvoir ». Car estime, cet hebdomadaire, il ne peut en être autrement quand le Conseil militaire de transition qui a été adoubé par l’Union africaine qui n’a pas pris de sanctions à son encontre à sa prise de pouvoir se rebiffe et refuse l’arrivée à N’Djamena d’Ibrahima Fall.  

Le Pays va dans le même sens en titrant : « Le risque de confiscation du pouvoir se précise ». Il en veut pour preuve l’interview du président de la transition à Jeune Afrique dans laquelle il a posé deux conditions pour que le délai de 18 mois pour passer le pouvoir à un civil élu soit tenu. Pour Mahamat Idriss Déby, il faudra que les Tchadiens s’entendent pour avancer au rythme prévu mais aussi que les partenaires financent le dialogue et les élections à venir.

L’Observateur qui redoute aussi le scénario du maintien au pouvoir de la junte au-delà du délai des 18 mois écrit que lors de sa première visite officielle à Paris, Mahamat Idriss Déby a tendu la sébile au président Macron pour l’aider à organiser le dialogue et les futures élections mais surtout, estime L’Obs, « il est allé chercher auprès de son parrain et désormais “ange gardien” plus d’assurance et de soutien politique en cette période de transition douteuse ».

Les nominations sous le CMT continuent de faire jaser

Les nominations à des postes de responsabilité civils ou militaires sont scrutées de près sous le Conseil militaire de transition. Des nominations qui, souvent, sont décriées par la presse. C’est encore le cas avec Abba Garde pour qui ces nominations se font « Au détriment de l’unité nationale ». La dernière en date que cite cet hebdomadaire est la promotion à titre exceptionnel au grade supérieur de certains fonctionnaires du corps de la police le 29 juin dernier. Pour lui, à travers ces promotions, Mahamat Kaka (le surnom du président du CMT) donne l’image d’un président qui « n’a jamais su se mettre au-dessus des clivages ethniques et tribaux ».

Le Pays qui a mené une enquête au sujet de l’élévation à des grades supérieurs de cette dizaine de fonctionnaires de Police « de noms à consonance unique » indique que tous les promus se réclament « Baministes » et avaient écrit à Idriss Déby pour lui rappeler qu’ils sont des oubliés et demandent une faveur. « Le Maréchal a promis leur rendre justice à la fin de la période électorale, mais a péri avant », relate le journal de Madjiasra Nako. C’est donc en épluchant les dossiers retrouvés sur son bureau, poursuit Le Pays, que le président du Conseil militaire de transition est tombé sur ce dossier qu’il a considéré comme « une des dernières volontés du Maréchal ». La suite est connue.

Un baobab de la presse est tombé  

Il est décédé le mercredi 7 juillet, soit après la parution des périodiques, ce qui fait que seul Le Progrès, le quotidien qu’il a fondé en 1993 en parle. En effet, Mahamat Hissène n’est plus. « Les problèmes de nerfs, qui ont longtemps cloué au lit Mahamat Hissène, le fondateur du premier hebdomadaire (79-80), puis du premier quotidien privé tchadien, ont fini par l’emporter, au début de l’après-midi d’hier, mercredi 7 juillet 2021 », nous renseigne Le Progrès qui lui a rendu hommage.