Le dialogue national à venir, la crise à la Ligue tchadienne des droits de l’homme (LTDH) ou encore la nomination controversée du Directeur général adjoint de l’Autorité de l’aviation civile (ADAC) sont les sujets au menu de la revue de presse de la semaine du 30 août au 5 septembre 2021.

« Hypothétique dialogue »

Le comité d’organisation mis en place, la période déterminée, le Tchad s’achemine vers le dialogue national en dépit de quelques récriminations. La participation des politico-militaires est la question qui semble passionné les débats en ce moment. Ainsi, Le Sahel du vendredi 3 septembre informe que dans le cadre de la réconciliation nationale, des cadres civils et militaires de l’Union des forces de la résistance (UFR) de Timan Erdimi (un neveu de feu président Déby), ayant regagné le pays le 24 août, « suite à la politique de la main tendue du président du Conseil militaire de transition », ont été reçus par ce dernier le jeudi 2 septembre. Mais pour N’Djamena Hebdo, leur arrivée « rapide, sans condition, s’est faite en rang dispersé ». Le journal de se demander ce que peut « cacher une telle célérité ». Hebdo relève aussi que pendant que la vingtaine d’ex-rebelles de l’UFR rentrent, l’Union des forces pour la démocratie et le développement (UFDD) du général Mahamat Nouri restructure son bureau exécutif. Tandis que d’autres mouvements attendent d’être contactés officiellement par N’Djamena avant de se prononcer sur un « éventuel retour » afin de participer au dialogue. Le quotidien Le Sahel du 30 août évoque aussi sur une exigence de l’UFDD comme préalable à sa participation au dialogue à savoir la réhabilitation de l’ancien président Hissène Habré, décédé au Sénégal le 24 août. L’hebdomadaire La Voix de son côté se penche sur le désarmement des rebelles. Pour lui, il faut mettre en place un comité de désarmement et de réinsertion pour éviter que les rebelles ne rentrent « armes et bagages en main au risque de perturber ce dialogue ».  En fin de compte, pour le journal Le Pays c’est un « Hypothétique dialogue ». Le journal de Madjiasra Nako estime qu’au vu de la circonspection des politico-militaires, de la protestation au niveau interne d’une partie de la classe politique et de la société civile et de l’appel de la communauté international à réviser la charte de transition, « il sera très difficile pour le Codni (Comité d’organisation du dialogue national inclusif) de tenir le délai de la fin de l’année ». A moins, conclut Le Pays, de « vouloir bâcler et rater le train de la réconciliation nationale ».

La LTDH en crise

La Ligue tchadienne des droits de l’homme (LTDH) de Max Loalngar qui coordonne Wakit Tamma est en crise. Les membres de l’organe de contrôle ont destitué le président Max et nommé un président intérimaire. Ils l’accusent entre autres d’utiliser le nom de la LTDH au niveau de Wakit Tamma sans consulter les autres et de délaisser son organisation pour se concentrer à la lutte contre le pouvoir qu’il mène à la tête de cette coalition. Max de son côté martèle que cette décision est illégale et qu’il n’entend pas céder. Ainsi, pour N’Djamena Hebdo, c’est « La déchirure ». Le Pays quant à lui y voit des « Querelles de clocher ».

« Adac, la nomination qui choque »

Venons-en à cette affaire de nomination de Mahamat Adam Houno comme Directeur général adjoint de l’Autorité de l’aviation civile (ADAC) qui a du mal à passer dans l’opinion. Le Pays relève que la nomination à ce poste de ce jeune homme de 21 ans « a soulevé un tel tollé sur la toile qu’on a cru que les autorités allaient se raviser ». Mais, souligne-t-il, désabusé, « Rien n’y fait, le jeune s’est tranquillement installé dans son fauteuil le 30 août dernier ». Abba Garde qui désigne l’ADAC comme « La caverne des rejetons des seigneurs de la guerre » pense que la nomination de « ce bambin » est un « parfait schéma du partage de butin de guerre ». La Voix qui pousse un peu loin son enquête parle également de partage de butin de guerre. « Selon nos confrères Tchad One, le père de Mahamat Adam Houno, un général d’armée, serait tué au combat avec le président Idriss Déby Itno. Ainsi, à l’issue d’un marchandage, pour consoler la famille du défunt général, son fils est nommé DGA à l’ADAC. C’est une sorte de butin de guerre », détaille ce journal qui indique en effet que, venant d’obtenir sa licence professionnelle il y a à peine un mois, Houno ne remplit pas les conditions pour occuper ce poste.