Le conflit avec la ministre de l’Enseignement supérieur qui a emporté le conseiller à la présidence Hissein Massar Hissein et le projet de budget faramineux du Conseil national de transition qui a fuité sont les principaux sujets développés par la presse tchadienne pour la semaine du 18 au 24 octobre 2021.

« Hissein Massar ou “le Tchad que nous voulons” »

« L’affaire Massar » a fait grand bruit il y a deux semaines. En effet, celui qui était encore conseiller à l’enseignement supérieur du chef de l’Etat et président du conseil d’administration de l’université Roi Fayçal, a organisé un concours de médecine dans cette université. Mais la ministre de l’enseignement supérieur, Lydie Beassemda déclare que ce concours est nul car la faculté de médecine n’est pas encore opérationnelle à Roi Fayçal. Furieux, Massar appelle les Arabophones, dont il se fait le chantre, à une marche pour désavouer Lydie. Mais il sera démis à la fois de ses postes de PCA de Roi Fayçal et de conseiller à la Présidence.

Pour Le Citoyen, c’est « Une claque magistrale » que Lydie Beassemda a administré à Hissein Massar Hissein.

Le Visionnaire, quant à lui, assène qu’ « Hissein Massar Hissein [est] limogé pour incompétence notoire » à cause de sa « Méconnaissance » des textes en vigueur au sujet des modalités de ce projet de création d’une faculté de médecine.

Dans une tribune parue dans le journal N’Djamena Hebdo, le professeur Avocksouma Djona Atchenemou appelle pourtant à ne pas minimiser « le lièvre soulevé » par Hissein Massar Hissein. Pour lui, Massar fait partie de ces gens qui « posent des actes avec pour objectif de mobiliser autour de leurs idées ». C’est pourquoi, dans le contexte du dialogue national à venir, il invite à « prendre le taureau par les cornes en intégrant les sauts d’humeur de l’ancien conseiller des présidents de la République du Tchad, pour en tirer les conséquences qui s’imposent ».

Le Pays, de son côté, pense Hissein Massar est le reflet du « Tchad que nous voulons ». Car, explique-t-il, la langue arabe qui est son « viatique politique » n’est qu’un argument politique pour « abrutir » des Tchadiens voire une « escroquerie politique » dont Massar n’est que la conséquence.

Haroun Kabadi en prend pour son grade

Pendant que les Tchadiens se délectaient encore de l’affaire Massar, un projet de budget du Conseil national de transition (qui jouera le rôle de parlement) à hauteur de près de neuf (9) milliards de francs CFA pour le dernier trimestre de 2021 a circulé sur les réseaux sociaux.

« Connu pour sa boulimie argentivore, le natif de Kyabé qui a renoncé à ses prérogatives constitutionnelles, à la suite du décès du président de la République, a joué sur toutes les cartes pour se maintenir sur son fauteuil au palais de la démocratie », écrit Le Visionnaire. Le journal d’enfoncer que c’est encore sous Haroun Kabadi que le CNT «saignerait à blanc le trésor public ».

N’Djamena Hebdo insiste aussi sur l’aspect budgétivore des organes de la transition en indiquant que c’est une somme de 40 milliards que prévoit la Feuille de route du gouvernement de transition pour les trois organes à savoir le Conseil militaire de transition, le Conseil national de transition et le gouvernement. D’où le titre de son éditorial : « La transition nous saigne à blanc ».

Abba Garde qui parle de « fidélité au vol » traite Kabadi d’un « conquérant » et d’ « assassin » de plusieurs entreprises d’Etat qui, « à jamais ragaillardi par le chèque en blanc que lui offre le CMT, en contrepartie de son pouvoir usurpé, ne lésinera sur aucun moyen… »