La question de la forme de l’Etat et singulièrement de la fédération et l’interview accordée par le président de la transition à France 24 sont les principaux sujets développés par la presse tchadienne pour la semaine du 15 au 21 novembre 2021.

Tchad, Etat fédéral ?

Le Tchad va-t-il passer d’un Etat unitaire décentralisé à un Etat fédéral ? En tout cas, le débat fait rage à l’occasion des pré-dialogues qui viennent de se tenir en prélude au dialogue national inclusif à venir.

« Le Moyen Chari opte pour la fédération », pointe le Progrès du 16 novembre. Ce quotidien explique qu’au pré-dialogue de la province du Moyen-Chari, la majorité des participants ont, par un vote à bulletin secret, opté pour la fédération. Et ce, souligne-t-il, après un premier vote à main levée remportée par le même camp mais contesté et qui a dû être annulé.

N’Djamena Hebdo embouche la même trompette. « Il faut oser la fédération » est le titre de son éditorial. Pour ce journal, l’Etat unitaire, quoique (fortement) décentralisé depuis un quart de siècle,  « a montré ses limites » car cette décentralisation est « plus sur papier que le terrain ». Il invite donc à ce que le fédéralisme soit débattu au prochain dialogue « sans tabou et sans préjugé ». Et, s’il est retenu, « il doit être soumis à l’approbation du peuple tchadien. Osons le fédéralisme », martèle-t-il. Pour cet hebdomadaire, ceux qui « agitent la dislocation du Tchad » pour tenter de barrer la route au fédéralisme sont des « gens égoïstes qui ont peur de perdre leurs privilèges ».

Abba Garde dont la rubrique « Débat de la semaine » a tourné également autour de ce thème estime aussi que « La majorité des Tchadiens sont pour la fédération ». Dans son éditorial, le journal a constaté que durant les 60 ans d’indépendance, la gestion de l’Etat unitaire par les différents régimes qui se sont succédé, est fondé sur « la domination des membres de l’ethnie au pouvoir, le népotisme et le favoritisme ». C’est pourquoi, ce titre croit aussi qu’en 60 ans, l’Etat unitaire « a montré ses limites » et qu’il faudra expérimenter le fédéralisme.

Mahamat Idriss Déby assure que les 18 mois de transition seront tenus

Lors d’un récent séjour en France, le chef de l’Etat, Mahamat Idriss Déby Itno a accordé une interview à France. Pour lui, les 18 mois de transition (renouvelable pour 18 autres mois selon la Charte de transition) sont tenables.

« Actuellement, si nous tenons compte de notre feuille de route, nous sommes sur le bon timing. Il y a la volonté politique. Je crois qu’il est possible de tenir cette promesse », a-t-il répondu à France 24, repris par le Progrès du 15 novembre.

Mais N’Djamena Hebdo semble ne pas trop y croire. D’où ce titre : « La transition est-elle dans le bon timing ? ». L’hebdomadaire note aussi que le chef de l’Etat a laissé « pantois » au sujet de son éventuelle candidature à la prochaine présidentielle en affirmant que « les responsabilités qu’il assume, en ce moment, ne lui permettent pas de penser à sa petite personne ».