Le Tchad organisera d’ici peu un dialogue national inclusif après le décès au combat du président Idriss Déby Itno et la prise du pouvoir par son fils, Mahamat Idriss Déby à la tête du Conseil militaire de transition (CMT). En vue de ces assises, des missions se sont déplacées à l’intérieur comme à l’extérieur du pays pour rencontrer les différentes forces vives mais surtout les groupes politico-militaires. C’est le principal sujet développé par la presse tchadienne pour la semaine du 1er au 7 novembre 2021.

« Bientôt à N’Djamena », titre à sa Une le Visionnaire qui affiche les têtes de Mahamat Mahdi Ali du Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT), Timane Erdimi de l’Union des forces de la résistance (UFR) et Takilal Ndolassem du Front populaire pour la libération (FPL). Ils font partie des leaders de la vingtaine de groupes rebelles rencontrés par le comité technique spécial de préparation de la participation des politico-militaires (CTS) au dialogue national inclusif. Toutefois, précise cet hebdomadaire, ils ont posé des conditions. Les principales sont l’amnistie générale, le parrainage du dialogue (qui doit se tenir dans un pays neutre) par la communauté internationale, l’instauration d’un cessez-le-feu sur l’ensemble du territoire, la libération des prisonniers de guerre, politiques et d’opinion, l’ouverture d’une enquête conjointe pour situer les responsabilités dans la disparition des prisonniers de guerre et la traduction des coupables en justice ainsi que l’arrêt des répressions des manifestations.

L’Observateur quant à lui pense que « L’étau se resserre autour de Kaka [le président de la transition]». En effet, souligne L’Obs, ces différents groupes rebelles ont certes donné leur accord de principe pour participer au dialogue mais ils « menacent de reprendre la lutte armée » si leurs conditions ne sont pas prises en compte. « Mahamat Kaka se trouve donc entre l’enclume et le marteau », conclut-il.

Mais pour Abba Garde, « Le comité de Goukouni [président du CTS] organise du folklore ». Car, estime le journal, le CTS a ressorti sur la liste des groupes qui ont donné leur accord de principe pour participer au dialoguer « des organisations virtuelles créées par des aventuriers et opportunistes de tout bord ».