Le rejet de la candidature du secrétaire général du MPS, Mahamat Zen Bada, aux élections législatives du 29 décembre et la menace du Tchad de se retirer de la Force multinationale mixte de la Commission du Bassin du lac Tchad sont les sujets au menu de votre revue de presse hebdomadaire.

Mahamat Zen Bada hors-jeu

C’est la grosse surprise. Mahamat Zen Bada, le puissant secrétaire général du parti au pouvoir est (provisoirement) écarté de la course aux législatives du 29 décembre. Le dossier de celui qui se présentait dans le département d’Abtouyour, province du Guéra, a été rejeté le 12 novembre par l’Agence nationale de gestion des élections, de même que d’autres cadres du MPS comme Ibrahim Wang Laouna Foullah ou Mariam Djimet Ibet

«Qui aurait cru que la candidature de Mahamat Zen Bada, «monsieur un Coup K.O», celui qui a concocté une liste des copains et coquins pour les investir aux élections législatives et locales pour le compte du MPS, sera rejetée par l’Agence Nationale de Gestion des Elections (ANGE) dirigée par Ahmed Bartchiret», écrit, incrédule, L’Observateur. Le journal qui précise que le rejet de la candidature de l’ancien maire de N’Djamena est motivée par sa condamnation en 2012 par la Cour criminelle pour «Faux et usage de faux en écriture publique» et «détournements de deniers publics».

Mais le dernier mot reviendra au Conseil constitutionnel qui a donné cinq jours allant du 13 au 18 novembre pour les recours.

Pendant que le processus suit son cours vers les élections législatives et locales du 29 décembre, certains acteurs de la vie publique continuent à demander leur report. C’est par exemple le cas des hommes politiques Baniara Yoyana et Djekombé François et de l’enseignant-chercheur et constitutionnaliste Ahmat Mahamat Hassan à qui Abba Garde a donné la parole dans le cadre de son «Débat de la semaine». Ils pensent que, compte tenu du boycott de ces scrutins par certains partis politiques, des inondations et de la situation sécuritaire avec la lancement de l’opération Haskanite dans le Lac Tchad pour traquer les éléments de Boko Haram, il faut reporter les élections.

Le Tchad fâché contre ses voisins

Suite à l’attaque terroriste du 27 octobre dernier ayant fait une quarantaine de soldats tués, la présidence tchadienne a publié un communiqué menaçant de retirer le pays de la Force multinationale mixte (FMM) de la Commission du Bassin du lac Tchad (CBLT). Le Tchad estime que les autres pays membres de cette force ne l’aident pas assez dans la lutte contre le terrorisme.

L’Observateur rapporte que beaucoup pensent que cette décision est prise «sous l’effet de la colère et qu’elle peut avoir des antécédents dans les rapports avec les autres Etats membres de la Force mixte». Toutefois, l’hebdomadaire soutient le chef de tchadien. Car, écrit-il, «Aujourd’hui, l’on ne peut pas reprocher au président Mahamat Kaka de vouloir retirer ses troupes de cette Force dans la mesure où les pays membres, engagés dans la lutte ne le soutiennent pas».

Mais pour Abba Garde, la menace de retrait du Tchad de cette force «ne serait qu’un chantage visant à obtenir des financements pour la lutte contre le terrorisme». Car, appuie ce titre, «le Tchad qui semble surendetté, ne peut faire face seul à la menace terroriste croissante qui touche sa population depuis plus d’une décennie».

N’Djamena Hebdo, lui, semble jouer à la conciliation en pointant qu’ «Une lutte commune s’impose». Pour le journal de Moursal, un éventuel départ du Tchad de la Force multinationale mixte «la fragiliserait davantage». Il insiste que face aux multiples insurrections, aux vagues d’attentats et attaque de la «nébuleuse secte islamiste qui se comporte comme une hydre dans l’eau, c’est plutôt construire une alliance régionale forte pour l’affronter à quoi doivent penser les chefs d’Etats concernés».