Le 47ème anniversaire de l’assassinat du premier président du Tchad, les coupures d’électricité et la levée de la grève des magistrats sont au menu de la revue de presse pour la semaine du 11 au 17 avril 2022.  

Il y a 47 ans, mourait Tombalbaye

Le 13 avril 1975, le premier président du Tchad, Ngarta Tombalbaye trouva la mort lors d’un coup d’Etat. L’Observateur se remémore cet événement et surtout met en exergue le mois d’avril. « Les malheurs d’avril », placarde-t-il à sa Une, avec en illustration de chaque côté les images de Tombalbaye et d’Idriss Déby et celle de Mahamat Idriss Déby au milieu. En effet, de même que le premier président, le maréchal Déby est également mort en avril, lui, sur le champ de bataille. Ce qui fait dire à L’Obs que c’est « le mois de tous les dangers ». Le canard qui prévient donc que l’heure est au « consensus, sinon le bricolage et l’amateurisme qui est le mode de gouvernance du Conseil militaire de transition nous mettrait certainement dos au mur… ».

N’Djamena hebdo, de son côté, publie un témoignage sur les circonstances de l’assassinat de Ngarta Tombalbaye. Il s’agit de celui du colonel Nguéna Ressa aux obsèques du général Ngartokété Tatola, pour « disculper son frère d’arme sur les supputations contre lui, qui ont entouré la mort de Tombalbaye ». Cet officier indique plus tôt que « Le fruit est mûr » est le mot de code donné par la France pour « déclencher le coup d’Etat du 13 avril 1975, contre Ngarta Tombalbaye ».

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« Electricité : chimères et mensonges »

La saison chaude actuelle coïncide avec le retour des coupures d’électricité. Une situation que n’arrivent plus à supporter les N’Djamenois, d’autant plus en cette période du Ramadan. Exaspérés, des citoyens appellent même sur les réseaux sociaux à manifester contre la Société nationale d’électricité (SNE).

Dans une publication sur son compte Facebook, le nouveau ministre du Pétrole et de l’Energie, Djerassem Le Bemadjiel a expliqué que le besoin actuel de la partie de la ville de N’Djamena couverte par le réseau électrique (1/3) est de 120 mégawatts. Mais déplore-t-il, la capacité totale de production n’est que de 90 mégawatts et la dotation en carburant ne permettait de démarrer que 70 mégawatts, rapporte le Progrès. Le ministre, toujours cité par le journal de la rue de 40, indique qu’après avoir porté la situation à l’attention du PCMT, il a approuvé l’approvisionnement supplémentaire de trois citernes de gasoil par jour. Ce qui, poursuit-il, permet aujourd’hui de produire la totalité des 90 mégawatts. Djerassem Le Bemadjiel de noter donc que « ce n’est plus le manque de carburant, mais plutôt le dépassement des capacités de production existante ». D’où, l’annonce par le ministre de l’approbation par le PCMT d’une solution d’urgence visant à faire venir 30 mégawatts conteneurisés pouvant être opérationnels en quelques semaines ainsi que la construction d’une centrale photovoltaïque de 50 mégawatts dans les dix mois à venir.

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Mais pour N’Djamena Hebdo, ce ne sont que « chimères et mensonges ». Pour ce journal, c’est « Un énième bluff, comme ceux distillés depuis plusieurs décennies ». Hebdo liste en effet, de 2013 à 2020, huit (8) projets annoncés ou signés et dont le total cumulé monterait aujourd’hui, au profit de la SNE, à 10.000 mégawatts, « loin des 120 MW qu’elle peine à produire ».

Les magistrats ne s’entendent pas sur la levée de leur grève

Après trois semaines de débrayage, les magistrats ont décidé, à l’issue d’une assemblée générale tenue le 8 avril, de reprendre le chemin des tribunaux le lundi 11 avril. Ce pour un délai d’un mois.  

Une décision prise, rappelle le Pays, après une rencontre entre le président du Conseil militaire de transition et les syndicats des magistrats. Mais si la grève a été décidée et observée dans le consensus, le Progrès note que « Les magistrats [sont] moins unanimes sur la reprise du travail ». Lors de l’assemblée générale du 8 avril, beaucoup de magistrats, cités par ce quotidien, estiment n’être pas prêts pour la reprise. Pour eux, il faut un début d’exécution des promesses avant d’envisager toute reprise. Ils ont donc accusé le bureau d’avoir pris une décision unilatérale.

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Ces promesses faites par le chef de l’Etat sont notamment de doter les magistrats en arme de poing, de déployer 800 gendarmes dans toutes les juridictions du pays avec armes et équipements, de doter en moyens roulants tous les magistrats dans les juridictions du pays et de revaloriser le point d’indice des magistrats (augmentation de salaire).  N’Djamena Hebdo pense que les magistrats ont été simplement « leurrés ».

Abba Garde qui a retenu ce sujet pour son « Débat de la semaine » ne semble pas très convaincu de la volonté du PCMT de tenir ses promesses. « Ces promesses font suite aux nombreuses autres que son feu père avait faites entretemps au corps judiciaire, mais qui n’ont jamais été concrétisées », souligne-t-il.

En fin, L’Observateur retient, quant à lui, l’unité des deux syndicats des magistrats (le Syndicat des magistrats du Tchad et le Syndicat autonome des magistrats du Tchad) qui ont fait front commun dans cette bataille. « Les deux syndicats qui ne s’entendaient pas il n’y a pas longtemps pour quelle raison personne ne sait, ont décidé de faire un front uni pour une bonne cause : la Justice pour tous », a-t-il constaté.