Les journaux de la semaine parus dans la capitale tchadienne ont promené leur regard sur tous les sujets de la vie sociopolitique du pays de Toumai. Comme à l’accoutumée, la politique occupe une place de choix dans les colonnes des éditions. Mais bien des journaux sont revenus sur les évènements survenus à Kyabé le 25 avril dernier.

«Campagne sur des cadavres à Kyabé», rapporte le tri mensuel Abba Garde dans son édition du 10 au 20 mai. La campagne qui a eu lieu le 25 avril dernier a permis au président de l’Assemblée nationale Ndia Jacques Haroun Kabadi de faire son one man show politique dans sa circonscription électorale où il est honni et vomi par ses oncles maternels. Bourré de ses fonds de souveraineté, poursuit le journal, et de l’argent usurpé de la caisse de l’Assemblée nationale, la tête pensante de la ripaille installée par le Mps excelle depuis toujours dans l’achat des consciences. «Silence Kyabé enterre ses morts !» tempère de son côté l’hebdomadaire l’Observateur dans sa livraison du 13 au 2 mai. Kyabé, le village de Kabadi, de Gatta Ngoulou, de Gali Ngothé Gatta et autres Gali a de tout temps subi des humiliations les plus inacceptables depuis plus de vingt années. Des centaines de bœufs d’attelage enlevés par des bandes organisées au vu et su des autorités locales, des affrontements communautaires sanglants et des violations constantes et répétées des droits de l’Homme ont fini par convaincre les populations locales que leur bourgade est la risée de la République. Toujours selon l’Observateur, l’injustice a atteint son paroxysme et qu’il faut s’attendre au pire dans les jours à  venir. «Les charlatans de la paix» clame de son côté l’hebdomadaire N’Djaména Hebdo du 11 au 17 mai. Selon le journal, si le refrain de la paix qu’aiment à fredonner le régime en place et ses alliés est le véritable reflet de ce qu’ils pensent et recherchent le chemin pour y parvenir est bien plus simple: il faut arrêter de consacrer l’injustice sociale en norme dans le pays pour éviter des  rancœurs et frustrations. Ce qui signifie pour le président de l’Assemblée nationale d’arrêter d’accorder sa bénédiction aux initiatives de lois scélérates dont le parti au pouvoir se fait si fort.

«Vive l’impunité pour que vivent les tueries au Tchad!» s’exclame l’Observateur. Quelques jours seulement après la tuerie de Kyabé, l’auteur principal, en la personne du commandant de la compagnie de la gendarmerie (Comagend) areçu une autre promotion. Il est nommé de nouveau commandant à Mandélia. Selon le journal, plus vous volez, plus vous tuez, vous serez récompensé ou bénéficierez d’un poste.

«CNDP et Mps, bonnet blanc, blanc bonnet», observe d’un autre côté au plan politique le tri mensuel Abba Garde. Selon le journal de Moursal, le Cadre national de dialogue politique (Cndp), qui devrait être un organe d’échange permettant à la majorité présidentielle, l’opposition et la société civile de se pencher sur des grandes questions politiques, est en réalité de la poudre aux yeux. Cet organe est phagocyté par des fusibles fabriqués par le Mps pour museler non seulement l’opposition, mais aussi pour flouer l’opinion nationale et internationale.

Terminons cette revue par la campagne du candidat Bédoumra Kordjé à la présidence de la Bad. Abba Garde, rapporte que le ministre de la communication Hassan Sylla Bakari a grugé Bédoumra. Selon le journal, Sylla aurait soutiré 80 millions francs CFA sur les fonds destinés à la campagne afin de convaincre les médias locaux aux fins de les amener à travailler dans le sens de construire l’image de marque du candidat sans faire parvenir aux destinataires imaginaires qu’il a cités au candidat.

A la semaine prochaine !