Cette revue de presse hebdomadaire est consacrée à la confirmation de l’élection de Mahamat Idriss Déby à la présidence de la République.
Après trois ans à la tête de la transition, Mahamat Idriss Déby Itno (MIDI) est désormais le président élu de la République. Le Conseil constitutionnel a entériné avec 61% sa victoire au premier tour de l’élection présidentielle annoncée par l’Agence nationale de gestion des élections (ANGE).
Le Visionnaire retient que l’arbitre «siffle la fin du match». En effet, il rappelle que le Conseil constitutionnel a vidé le contentieux électoral le 16 mai. « Sur les 3 requêtes introduites par les candidats, 2 sont jugées recevables (celles de Succès Masra et Pahimi Padacké Albert, Ndlr), une autre irrecevable (celle de Nasra Djimasngar, Ndlr), car elle est frappée de forclusion ». Après avoir déclaré non fondées les requêtes jugées recevables, le Conseil constitutionnel a confirmé la victoire «écrasante» du candidat de la coalition pour un Tchad uni, détaille Le Visionnaire.
Pour L’Observateur, cette confirmation de la victoire de MIDI est « Un secret de Polichinelle ». En effet, selon le journal fondé par madame Sy Koumbo Singa Gali, après l’ANGE dirigée par Ahmed Bartchiret, c’est « sans surprise » que le président du Conseil constitutionnel Jean-Bernard Padaré a confirmé cette victoire. « Bartchiret et Padaré , tous deux sont aussi connus et réputés pour leur efficacité à exécuter “proprement” les sales besognes au profit du clan et dans l’intérêt de leur parti », pense L’Obs.
« Tout est accompli », pointe aussi N’Djamena Hebdo qui souligne que ceux qui rêvaient d’une alternance démocratique à la tête de l’Etat tchadien « en ont pris pour leur grade ». « Les voilà enfin revenus pieds sur terre, face à la realpolitik de la Françafrique » observe Hebdo. Ce titre rappelle que, minutieusement, « Mahamat Kaka, son parrain Emmanuel Macron et leurs alliés ont peaufiné et échafaudé leur plan qui devait conduire en douceur le président de la transition à sa propre succession. C’est chose faite ».
Pour Abba Garde, c’est carrément « La crucifixion ». « Déjà meurtri par 34 longues et éprouvantes années de règne de la famille Déby, le peuple tchadien vient d’être crucifié par l’élection confirmée de Mahamat Idriss Déby à la présidence de la République. Tel un coup de massue, cette victoire qui n’a rien de surprenant, donne le signal d’un règne aux couleurs du sang. Tant les trois petites années de transition du victorieux héritier du trône auront fourni les prémices d’un règne brutal et sanguinaire », analyse ce périodique.
Le nouveau président de la République a été investi dans ses fonctions le 23 mai 2024 et a nommé le même jour Allah-Maye Halina comme son Premier ministre. Un gouvernement de 35 membres a été formé ce 27 mai 2024.