Les vœux de la communauté musulmane au chef de l’Etat et la grève des huissiers-commissaires de justice sont les sujets qui ont retenu l’attention de la presse tchadienne cette semaine.

Le président de la République dénonce les maux de l’administration tchadienne

Comme de coutume, à l’occasion de l’Aid-el-Fitir marquant la fin du ramadan, les membres du Conseil supérieur des affaires islamiques au Tchad (CSAI) ont présenté leurs vœux au chef de l’Etat.

«Les oulémas crèvent l’abcès», titre N’Djaména Hebdo pour son éditorial. Le journal qui indique que le CSAI a mis le doigt sur «les maux dont souffre le Tchad : la corruption et l’injustice».

En réponse, relaie Le Progrès, Mahamat Idriss Déby Itno a déclaré que «La République doit se débarrasser de toutes les pratiques qui ternissent l’image de notre cher et beau pays, tant à l’intérieur qu’hors de notre limite territoriale».

Le Visionnaire va dans le même sens en criant «Haro sur les voleurs de la République». Le journal qui précise que pour lutter contre toutes formes de corruption, le chef de l’Etat compte sur le concours des oulémas qui, selon lui, «est très attendu pour amener tous les fidèles à se conformer aux valeurs d’intégrité et de probité, enseignées par l’islam».

Mais L’Observateur trouve que «MIDI [est] dans une confusion de rôles». En effet, s’interroge-t-il, «la gestion des affaires républicaines relève-t-il de la responsabilité des chefs religieux ? ».

La justice minée par une grève des huissiers-commissaires de justice

Les huissiers de justice sont en grève du 31 mars au 6 avril 2025. C’est la Chambre nationale des huissiers-commissaires de justice du Tchad qui l’a annoncé, par un communiqué du 27 mars.

«Les huissiers dénoncent un Etat de non-droit et entrent en grève», énonce N’Djaména Hebdo. Pour Hebdo, ils pointent du doigt plusieurs «dérives graves». Ils dénoncent une multiplication des sursis à exécution, des défenses à exécution, des refus de réquisition et d’autres entraves qui «empêchent l’application effective des décisions de justice».

Le Visionnaire qui traite aussi ce sujet estime que les justiciables «ont perdu confiance». L’hebdomadaire pense que les acteurs de la chaîne judiciaire n’ont pas tort de «se révolter» contre le système judiciaire au Tchad, et aussi de «s’insurger parfois» contre les autorités en charge. Car, insiste-t-il, depuis un certain temps, «les justiciables ont perdu confiance» en la justice tchadienne.