Le communiqué du Conseil de paix et de sécurité rappelant l’inéligibilité des dirigeants de la transition et les tueries au sud du pays sont les sujets au menu de votre revue de presse hebdomadaire.

Le communiqué de l’Union africaine sur l’inéligibilité des dirigeants de la transition fait jaser

Le 11 mai 2023, le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine a publié un communiqué sur la situation au Tchad. Et comme le rapporte le quotidien Le Progrès, l’organisation continentale rappelle notamment aux dirigeants de la transition « qu’ils ne doivent pas prendre part aux élections ». Les autres recommandations sont de fournir une feuille de route claire pour la deuxième phase de transition, de mettre en œuvre les résolutions du dialogue national inclusif et souverain et d’accélérer l’enquête sur la mort du président Idriss Déby Itno.

Pour L’Observateur, « L’UA divague ». Car, estime-t-il, ces résolutions ne sont prises que pour « berner l’opinion tchadienne qui, fort heureusement, ne croit plus en la crédibilité et l’efficacité de l’Union africaine à résoudre les problèmes sociaux et politiques en faveur des peuples d’Afrique ». Il faut rappeler que, contrairement aux pays comme le Mali, le Burkina, la Guinée qui ont été sanctionnés à cause des coups d’Etat. Cependant, l’Union africaine a décidé d’accompagner le Tchad après la prise du pouvoir par Mahamat Idriss Déby en avril 2021 suite à la mort de son père au combat contre les rebelles du FACT.

Le Pays quant à lui estime que le chef de l’Etat tchadien est « cerné » avec à la Une Mahamat Idriss Déby l’air pensif. En effet, argumente-t-il, « Avec le non ferme de l’Union africaine contre sa candidature, le gel de l’appui budgétaire et des aides militaires de l’Union européenne, une forte pression de l’opinion publique américaine sur Joe Biden pour son attitude passive, Mahamat Idriss Déby qui a commencé à se prendre pour un président élu est à la croisée des chemins ».

Mais ce rappel à l’ordre de l’Union africaine passe mal dans les cercles proches du pouvoir. C’est le cas par exemple du Comité d’études et de communication des cadres du Mouvement patriotique du salut (CEC/MPS) qui dénonce « l’ingérence du Conseil Paix et Sécurité de l’UA dans les affaires internes du Tchad », rapporte Le Sahel. Cet organe de l’ancien parti au pouvoir demande à l’Union africaine de revoir sa position « négationniste » envers les autorités de transition.

A la suite du CEC/MPS, beaucoup d’autres organisations et personnalités s’en sont prises à l’Union africaine. « Le bal des bouffons du roi », titre à ce sujet N’Djamena Hebdo. Le journal qui a constaté qu’avant même que le gouvernement ne fasse une réaction, « les bouffons et autres courtisans laudateurs du président de la transition, Mahamat Idriss Déby Itno sont montés au créneau pour fustiger une “ingérence” de l’UA ».

« Terre brûlée au Sud »

L’autre sujet qui retient l’attention de la presse tchadienne est lié aux tueries dans la zone méridionale. Après les départements de la Nya-Pendé et des Monts de Lam dans le Logone Oriental, c’est au tour de la localité de Bara 2 dans le département de Barh Sara (province du Mandoul) d’être attaqué et endeuillé.

« Terre brûlée au Sud », résume N’Djamena Hebdo. Le journal qui relève que ce qui se passe dépasse l’entendement. Car « des gens sont abattus comme des bêtes sauvages ; leurs biens pillés ou incendiés ».

Le président du parti Alliance nationale pour la démocratie et le développement (AND), Salibou Garba, dans une interview à L’Observateur, pense la même chose. « Ces actes de violences et tueries sont perpétrées avec une cruauté inouïe », affirme-t-il.

Entretemps, le président de transition a effectué des tournées dans quelques provinces de l’est et du centre du pays. « Le village brûle mais le roi se promène », assène Le Pays. L’hebdomadaire qui pense qu’il est déjà en campagne souligne tout de même que si le président de transition était « sincère », il pouvait très bien se passer de son agenda pour se rendre au chevet des blessés de ces événements.

Pour Abba Garde, ces massacres au sud sont difficilement compréhensibles. « Complicités inadmissibles », placarde le journal. Et pour cause, il se demande comment ces individus arrivent à commettre leurs forfaits « si facilement » malgré la présence des forces françaises installées dans toute la zone et la régularité des patrouilles qu’effectuent les forces tchadiennes de défense et de sécurité.