L’attaque des rebelles tchadiens du Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT) au sud de la Libye, le sanglant conflit intercommunautaire dans le Ouaddaï et la réception du siège du fonds d’indemnisation des victimes d’Hissène Habré sont les principaux sujets traités par la presse tchadienne pour la semaine du 20 au 26 septembre 2021.

« Le Cmt préfère la guerre au dialogue »

Le Tchad se prépare au dialogue national inclusif prévu pour la fin de l’année. Après hésitation, le Conseil militaire de transition (CMT) a fini par tendre la main aux politico-militaires. Un comité spécial de préparation de leur participation au dialogue a même été créé. C’est dans ces circonstances que par un communiqué, le Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT), dont l’offensive en avril dernier a coûté la vie au président Idriss Déby Itno,a annoncé que ses positions au sud de la Libye ont été attaquées le mardi 21 septembre.

L’hebdomadaire Le Pays indique que selon ses informations, cette attaque a vu la participation des ressortissants de trois pays. Il cite notamment le Tchad, le Soudan et la Libye que le mouvement rebelle accuse de complicité pour « tenter d’assassiner » son chef, Mahamat Mahadi Ali. « Le désir de vengeance est tenace chez le Conseil militaire de transition qui en veut toujours au Fact dont l’offensive vers N’Djamena a été fatale au Mérachal du Tchad le 19 avril dans le désert du nord Kanem », analyse le journal de Madjiasra Nako qui conclut que c’est une situation qui ne fera que « compliquer » la tâche au comité chargé de convaincre les rebelles de participer au dialogue national inclusif.

N’Djamena Hebdo s’interroge également sur les intentions réelles du président du CMT.  Ce titre informe en effet que, pendant que le Conseil militaire de transition appelle tous les fils et filles du Tchad à un dialogue national inclusif, « Kaka s’acharne à creuser un fossé géant autour de N’Djamena », sur les traces de l’ancien trou creusé par son feu père en 2008 après l’incursion des rebelles à N’Djamena. Le journal se pose des questions au sujet de cette initiative. « La guerre frappe-t-elle encore à nos portes sans qu’on ne veuille l’annoncer au peuple ? ». Hebdo de déduire que cette intention de faire de N’Djamena « une forteresse », voile à peine le « désir ardent » des gouvernants actuels de « conserver à tout prix le pouvoir ».

Les conflits intercommunautaires minent le Ouaddaï

Un conflit intercommunautaire lié au foncier a fait 27 morts le dimanche 19 septembre 2021 dans le Ouaddaï.

Le Sahel qui souligne que c’est récurrent se demande « A quand la fin de ces conflits qui risqueraient un jour de plonger ce pays dans un chaos ? ».

L’Observateur va dans le même sens en relevant que « le phénomène va de mal en pis ». Mais l’Obs trouve que le gouvernement est resté « dans sa léthargie et refuse de sévir contre les ennemis de la cohésion sociale » que constituent à ses yeux la « race d’éleveurs tout-puissants ».

Pour N’Djamena Hebdo, tout le Tchad, à l’exception du Grand BET (Borkou-Ennedi-Tibesti) est « en proie à des conflits intercommunautaires » alors que le ministre de la Sécurité publique a déclaré que « toute la population vit dans la sérénité et la sécurité, mis à part quelques coins résiduels d’insécurité ». L’hebdomadaire pense donc que « Le Tchad vit sur une poudrière endormie ».

Lueur d’espoir pour les victimes d’Hissène Habré

Le 18 septembre dernier, le bâtiment devant abriter le secrétariat exécutif du fonds fiduciaire d’indemnisation des victimes de l’ancien président Hissène Habré.

C’est une « Lueur d’espoir » car d’après N’Djamena Hebdo, cette nouvelle « ravive les cœurs des victimes qui, après avoir attendu pendant plus de 5 ans, s’impatientent et organisent des manifestations ».

L’Observateur parle lui aussi de « lueur d’espoir » mais avec des réserves. Ce journal se pose des questions liées à la liquidité pour alimenter ce fonds et la volonté du gouvernement tchadien de faire aboutir le processus d’indemnisation des victimes.

Il faut rappeler que les chambres africaines extraordinaires qui ont condamné l’ancien président, décédé en août dernier, ont également décidé que les victimes de son règne de 1982 à 1990 soient indemnisées à hauteur de plus de 80 milliards de francs CFA.