La signature de l’accord de Doha entre le gouvernement et des groupes armés et le dialogue national en vue sont les principaux sujets au menu de votre revue de presse hebdomadaire.

Doha accouche d’un accord…

Après cinq mois de rudes négociations, le gouvernement et une partie des politico-militaires sont arrivés à signer un accord qui permettra à ces derniers de participer au grand dialogue à N’Djamena.

« Le gouvernement et les politico-militaires signent l’accord », soupire le quotidien Le Sahel qui relève toutefois que ce ne sont pas tous les groupes armés qui ont signé l’accord. Parmi ces groupes, il y a le FACT de Mahamat Mahdi Ali dont les affrontements avec l’armée tchadienne l’année dernière ont entrainé la mort du président Idriss Déby Itno. « Selon certaines indiscrétions, les tractations se poursuivent pour les faire changer d’avis. Il serait difficile que les deux parties s’entendent tellement les points de divergence sont réelles », relève Le Sahel. Il faut rappeler que les points d’achoppement sont notamment la libération des prisonniers de guerre, la révision de la charte de transition, l’inéligibilité des responsables de la transition et la répartition égale des participants au dialogue national.

« Doha mal négocié », enfonce L’Observateur qui souligne aussi que l’accord est signé sans le FACT de Mahdi. Ce qui fait dire au journal que c’est un « échec ».

N’Djamena Hebdo n’écrit pas autre chose en pointant à sa Une « Un accord de dupes ». Il assure que c’est un accord a minima, « imposé par N’Djamena avec le médiateur qatari qui ne contient pas les exigences fondamentales de certains groupes rebelles ».

Abba Garde aborde dans le même sens que les autres journaux. Pour ce journal, Doha a accouché d’une souris car le FACT de Mahdi constitue à lui seul « 80% de l’ensemble des groupes armés opérationnels et disposant des capacités matérielles considérables sur le terrain ».

…mais la tension monte à l’approche du dialogue

Cette situation fait dire au journal de Moussaye Avenir De La Tchiré que « les prémices d’un déluge inévitable sont là si la junte ne revoit pas sa copie ».

En effet, à côté du refus de certains groupes armés de signer l’accord de Doha, à l’intérieur, « Wakit Tamma et consorts ne participeront pas au dialogue », annonce Le Sahel du 10 août. Les signataires de la déclaration du 19 mai 2022, constitués des chefs de partis politiques, leaders des organisations de la société civile, syndicalistes ont décidé de ne pas participer au dialogue qui devrait s’ouvrir le 20 août prochain parce que, selon eux, « tout est ficelé et les critères des choix des participants n’obéissent à aucune règle », rapporte ce quotidien.

N’Djamena Hebdo embouche la même trompette. « Sur la voie d’un dialogue vidé de son sens », alerte-t-il. Car, souligne-t-il, si pour les proches du Conseil militaire de transition et du gouvernement les choses évoluent dans le bon sens, beaucoup d’acteurs craignent un « dialogue inutile au regard des péripéties qui entourent ses préparatifs ». Le coordonnateur de la plateforme Wakit Tamma, Me Max Loalngar annonce dans le même journal qu’au soir du 20 octobre (date qui marquera la fin des 18 mois annoncés de transition), ils ne reconnaitront plus le pouvoir du CMT.

« Le Tchad vers un chaos programmé », prévient aussi L’Observateur pour qui, la solution, c’est qu’après les règnes de Goukouni, Habré, Idriss Déby et Mahamat Idriss Déby, « la lune doit changer de quartier ».