La mainmise du parti au pouvoir sur le Parlement, le premier anniversaire de la mort de l’opposant Yaya Dillo et l’élection de Tahir Oloy Hassan à la tête de la Fédération tchadienne de football sont les sujets au menu de votre revue de presse hebdomadaire.

Il y a un an disparaissait Yaya Dillo

Le 28 février 2024, le président du Parti socialiste sans frontières (PSF), Yaya Dillo Djerou Betchi, a trouvé la mort lors d’un assaut de l’armée contre le siège de son parti.

Un an après, N’Djaména Hebdo dit « Non à l’oubli ! ». En effet, l’hebdomadaire constate que la vérité sur la mort de Yaya Dillo est « ensevelie sous les gravats ». Car, poursuit-il, « alors que le gouvernement avait justifié son forfait par une mort des suites de blessures pour refus de se rendre, les témoignages évoquent une élimination préméditée et ciblée ». Pourtant, déplore Hebdo, « L’enquête devant établir les responsabilités reste sans suite ».

« Yaya Dillo Djerou Betchi est vivant », lui rend hommage Abba Garde. Le journal qui souligne que voir la justice se prononcer sur « l’assassinat » de Yaya est « simplement utopique » sous le règne du Mouvement patriotique du salut pense tout de même que la lutte contre l’injustice, le pillage des ressources du pays, la gestion patrimoniale de l’Etat, les crimes et la politique d’exclusion est « à capitaliser comme un inébranlable patrimoine laissé en héritage par Yaya Dillo ».

Le MPS laisse des miettes aux autres partis

Après avoir remporté 124 des 188 sièges de l’Assemblée nationale, le MPS a obtenu 43 des 46 sièges au Sénat (hormis les 23 nommés par le chef de l’Etat).

Ce qui fait dire à N’Djaména Hebdo que « Le Maréchal junior trône seul ». Pour lui, s’il est « préoccupant » que la majorité « écrasante » des sénateurs soient membres du même parti, « cela soulève beaucoup d’inquiétudes quant à la diversité politique et à la représentation démocratique au Tchad ».

Abba Garde abonde dans le même sens en évoquant « Un large boulevard pour mieux écraser dans la légalité ». Pour le journal de Moussaye Avenir De La Tchiré, les sénatoriales ont, par leur onction, « consacré roi du Tchad Mahamat Idriss Déby Itno et son parti, le MPS, parti-Etat. Plus personne n’a voix au chapitre ».

L’Observateur constate également que le MPS a « imposé son hégémonie » sur la vie politique du pays. Mais, observe-t-il, « c’est la manière dont tout ce processus s’est déroulé qui laisse à désirer ». L’Obs relève en effet que « le pouvoir a choisi les voies les plus tortueuses pour y arriver, donc c’est une victoire sans gloire ».

Tahir Oloy Hassan préside aux destinées du football tchadien

Le 1er mars dernier, Tahir Oloy Hassan, seul candidat en lice a été élu président de la Fédération tchadienne de football association (FTFA).

Le Visionnaire note ainsi que c’est la « fin d’une longue période de crise ». Car, rappelle-t-il, cette élection intervient après 4 ans de transition marquée par des conflits de gouvernance et une instabilité institutionnelle.

Mais « Samir (le président de la Cour suprême, Ndlr) se ridiculise » fait observer Abba Garde selon qui cette élection n’aurait pas dû avoir lieu. Le journal informe que le 28 février 2025, le président de la Cour suprême, Samir Adam Annour, a pris une ordonnance pour prononcer le sursis à exécution de l’ordonnance No 240/TGI/NDJ/2025 du 27 février 2025 rendue par le vice-président du tribunal de grande instance de N’Djaména (l’ordonnance du tribunal a ordonné la suspension de l’assemblée générale élective de la FTFA, Ndlr). « Conformément aux normes procédurales, en matière de référé administratif, l’opposition d’une ordonnance prise au pied de la requête est faite devant le juge qui l’a prise. Quitte à ce qu’il se rétracte, quitte à ce qu’il maintienne sa décision. Au regard de ce qu’il prononcera, la partie qui veut faire appel forme son pourvoi. Le dossier à envoyer à la Cour suprême doit comporter obligatoirement les motivations du juge dûment rédigées par ce dernier et notifiées à la partie qui a succombé », détaille Abba Garde.

En dépit de cela, l’assemblée générale élective a eu lieu et, selon N’Djaména Hebdo, a eu le « Quitus de la Fifa (Fédération internationale de football association) et de la Caf (Confédération africaine de football) ».

L’Observateur, lui, attend de voir si Tahir Oloy Hassan fera en sorte que le football tchadien « retrouve sa place d’antan ». D’autant plus que, signale-t-il, plusieurs joueurs de l’équipe nationale ont démissionné, évoquant des problèmes organisationnels et « la mauvaise gestion ».