La commémoration du 33ème anniversaire du Mouvement patriotique du salut (MPS) et la Semaine nationale de la femme tchadienne (SENAFET) sont au menu de votre revue de presse hebdomadaire.
Le MPS souffle ses 33 bougies
Créé le 11 mars à Bamina, le Mouvement patriotique du salut a 33 ans. L’ancien parti au pouvoir a commémoré cet anniversaire à Amdjarass, ville où repose désormais son président fondateur, Idriss Déby Itno, tué en avril 2021 suite aux combats entre l’armée nationale et les rebelles du Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT).
N’Djamena Hebdo estime que c’est « 33 ans de médiocrité ». Ce journal estime qu’en trois décennies de règne (décembre 1990 à avril 2021), le MPS « a échoué dans tous les domaines ». Hebdo retient cinq domaines « non exhaustifs » à savoir l’éducation, la santé, l’économie, l’industrie et l’énergie pour étayer sa thèse. Ainsi, poursuit cet hebdomadaire, Mahamat « Kaka », le président de transition, a hérité en avril 2021 du Tchad comme « société anonyme et de la patrimonialisation comme mode d’emploi ».
Abba Garde abonde dans le même sens en plaquant que c’est « l’anniversaire du cauchemar ». En effet, explique-t-il, les agitations autour du 33ème anniversaire du MPS ou encore les hommages rendus au maréchal Idriss Déby Itno sont des actes posés pour « s’attirer l’estime de son héritier ». Le canard estime donc que les « ripailles suivies des soirées de beuverie sur la tombe du maréchal à Amdjarass relèvent d’une hypocrisie politique flatteuse bâtie sur du sable ».
Le Sahel quant à lui préfère mettre l’accent sur les défis qui attendent le parti comme l’a souligné le secrétaire général du parti, Haroun Kabadi. « Le premier est d’obtenir la victoire du ‟Oui” au référendum constitutionnel en vue de conserver l’unité du Tchad et le 2ème est de remporter loyalement, démocratiquement et de façon transparente les futures élections présidentielle, législatives et sénatoriales », a-t-il déclaré, relayé par le quotidien Le Sahel.
La SENAFET a deux visages
La journée internationale des droits des femmes a été célébrée le 8 mars dernier. Elle a été précédée par la semaine nationale de la femme tchadienne (SENAFET) du 1er au 7 mars. Mais ce ne sont pas toutes les femmes qui étaient en fête.
« La colère des femmes victimes du 20 octobre », signale N’Djamena Hebdo. « Privées de leurs fils, frères et époux suite aux manifestations du 20 octobre 2022 », écrit-il, les femmes victimes se sont constituées en collectif pour défiler à l’occasion de la journée internationale de la femme. « Mais elles en ont été empêchées et pourchassées par la police », a constaté Hebdo.
Abba Garde a fait le même constat. « Sous le signe des pleurs et des lamentations », pointe le journal de Moussaye Avenir De La Tchiré. Il relate que le cœur de beaucoup de femmes de la ville de Sarh qui a accueilli les festivités de la SENAFET n’était pas à la fête à cause des événements « douloureux » de Sandana, Kyabé, Danamadji mais également de la répression sanglante de la manifestation du 20 octobre 2022. Même son de cloche à N’Djamena où une dizaine de femmes habillées de noir, sorties pour défiler à la place de la nation ont été réprimées par la police, rapporte Abba Garde.