La levée de boucliers contre la composition de la Commission nationale chargée de l’organisation du référendum constitutionnel (CONOREC) et le cinglant rapport de Human rights watch au sujet de la répression des manifestations du 20 octobre 2022 sont au menu de votre revue de presse hebdomadaire.

« Le hold-up électoral en marche »

La question de la forme de l’Etat (unitaire ou fédéral) n’a pu être tranchée au dialogue national tenu du 20 août au 8 octobre 2022 et a été renvoyée à un référendum constitutionnel. Pour l’organisation de ce référendum, le président de transition, Mahamat Idriss Déby, a pris une ordonnance le 18 janvier 2023 pour créer une Commission nationale chargée de l’organisation du référendum constitutionnel (CONOREC). Une semaine plus tard, il nomme ses 21 membres dont six (6) ministres et quinze (15) membres du Conseil national de transition.

N’Djamena Hebdo qui relève que ces actes n’ont pas été publiés comme d’habitude sur le site officiel du Secrétariat général du gouvernement estime que c’est un secret « à bon escient ». Hebdo remarque que parmi les ministres membres de la CONOREC, il y a celui de l’Administration du territoire, Limane Mahamat, « cheville ouvrière du DNIS (dialogue national inclusif et souverain, ndrl), une des têtes pensantes du Mouvement patriotique du salut (MPS) », mais aussi Mahamat Ahmat Alhabo, « qui a fait allégeance à Mahamat ‟Kaka” pour devenir ministre de la Justice, et bien d’autres marionnettes du DNIS. Ils sont juges et parties du jeu électoral référendaire ». Le journal de Moursal poursuit que le référendum constitutionnel ne sera pas organisé par une Commission électorale nationale indépendante (CENI) mais par un « club de laudateurs et d’assujettis à Mahamat ‟Kaka” ». Le résultat du référendum ne laisse donc guère de doute à l’éditorialiste de cet hebdomadaire. « Si la CENI, composée de représentants de tous les bords politiques et même de la société civile, n’a pas organisé, ces dernières décennies, des élections les moins contestables dans notre pays, imaginez le référendum constitutionnel que nous sortira cette CONOREC unicolore ! Le hold-up électoral a démarré », alerte Hebdo.

Abba Garde qui en fait le sujet de son « Débat de la semaine » embouche la même trompette. Pour lui, beaucoup voient en cette CONOREC « un coup des concepteurs du dialogue national inclusif et souverain, pour aider Mahamat Kaka à opérer une autarcie à la Pinochet en lieu et place de la refondation du Tchad chantée à longueur des journées par des courtisans zélés ».

Le réquisitoire de Human rights watch par rapport à la répression de la marche du 20 octobre 2022

Le 23 janvier dernier, l’organisation non gouvernementale Human rights watch rendait public son rapport sur la répression de la marche du 20 octobre 2022 contre la prolongation de la transition. Des événements qui ont fait 50 morts selon le gouvernement, de 200 à 300 d’après les organisateurs.

« Le rapport accablant de Human rights watch », pointe La Voix qui relève que l’ONG exige du gouvernement l’ouverture des enquêtes sur les « meurtres, les tortures, les décès en détention et les détentions illégales ».

« Human rights watch demande justice », écrit aussi N’Djamena Hebdo. Journal qui souligne que des témoignages « glaçants » et récits « poignants » alimentent le rapport de HRW, illustré par la photo des obsèques de « notre confrère Orédjé Narcisse, abattu le 20 octobre 2022 ». Un rapport qui, souligne toujours Hebdo, constate que les autorités tchadiennes ont « peu ou pas progressé dans les enquêtes sur les violations présumées des droits humains ».