Les tueries dans le département du Lac Iro (province du Moyen-Chari), la démission du ministre des Affaires étrangères et le dialogue national sont au menu de votre revue de presse hebdomadaire.

« Bain de sang dans le Lac Iro »…

Pendant quelques jours, le département du Lac Iro a été le théâtre d’un conflit meurtrier. Une vingtaine de morts, autant de blessés et d’importantes pertes matérielles entre les cases brûlées, le bétail ou encore de l’argent emporté.

Pour l’Observateur, c’est « une razzia bien planifiée ». Car, écrit-il, les populations du département du Lac Iro sont victimes d’un conflit qualifié « à tort » de conflit opposant les éleveurs aux agriculteurs. « Des individus armés de fusils de guerre, circulant à motos, s’en prennent aux villages de la localité, tuant sur leurs passages des paisibles citoyens ».

Le Libérateur, lui, retient le « mutisme complice » de Haroun Kabadi et de Gali Ngothé Gatta, deux cadres de ce département qui sont respectivement président du Conseil national de transition et du présidium du dialogue national. Cet hebdomadaire ne comprend pas pourquoi ils n’osent pas dénoncer cette « barbarie d’un autre âge, voire démissionner ».

« Bain de sang dans le Lac Iro », titre de son côté N’Djamena Hebdo qui évoque dans son édito « L’impossible vivre-ensemble ». En effet, rappelle-t-il, les massacres d’Abéché, Kélo, Sandana, Danamadji, Kyabé et ailleurs viennent prouver une nouvelle fois que le vivre ensemble est « très difficile, voire presqu’impossible ». D’où un appel du pied du journal de Moursal à expérimenter l’Etat fédéral face à l’Etat unitaire qui a « montré ses limites ».

Abba Garde qui parle aussi du « règne du sang » à propos de ces événements penche également pour le fédéralisme en donnant la parole dans sa rubrique « Débat de la semaine » à trois partisans de cette forme de l’Etat, participants au dialogue national qui disent tout le bien qu’ils en pensent.

…dialogue pour la refondation du Tchad à N’Djamena

Entretemps, le dialogue national, ouvert le 20 août, se poursuit à N’Djamena. Beaucoup de participants ont claqué la porte, dénonçant tantôt un manque d’inclusivité, de sincérité ou encore que les choses sont déjà ficelées. C’est ce que pense également Le Phare info. « Les manœuvres de nos gouvernants nous laissent entrevoir une sombre et inquiétante perspective de notre nation », écrit-il.

N’Djamena hebdo abonde dans le même sens en parlant de dialogue sous pressions. En rapportant l’adoption des travaux de la commission thématique No 1 sur la paix, la cohésion sociale et la réconciliation nationale, le journal a noté que c’est dans une ambiance « peu consensuelles », que les recommandations toilettées par le présidium et les membres de ladite commission ont été adoptées « au forceps ».

Le ministre des Affaires étrangères jette l’éponge

Une autre actualité qui a défrayé la chronique la semaine dernière est la démission du ministre des Affaires étrangères, Chérif Mahamat Zène, rendue public à travers une lettre qu’il a adressée au président du Conseil militaire de transition.

L’Observateur souligne que c’est à la « surprise générale » que le chef de la diplomatie tchadienne a démissionné le 19 septembre dernier, « rendant explicitement responsable, le PCMT, Mahamat Idriss Déby Itno ». En effet, selon des sources qui se sont confiées à L’Obs, Chérif Mahamat Zène était mécontent du fait que ce soit le ministre de la Communication qui soit désigné pour s’adresser au corps diplomatique sans qu’il ne soit informé, que le PCMT décide d’ouvrir un consulat du Tchad à Dakhla au Sahara Occidental réclamé par le Maroc ou encore qu’il soit écarté des tournées organisées dans plusieurs capitales de la région par le PCMT pour expliquer à ses pairs le dialogue national inclusif.

Le Phare Info donne les mêmes raisons à travers un article intitulé : « Chérif Mahamat Zène quitte le bateau ivre du CMT ».

Abba Garde égrène également les mêmes causes. « Le torchon a commencé à brûler depuis plus d’un mois. L’ambassadeur Chérif est réduit à un simple traîne-savate dans le gouvernement », justifie-t-il le départ de l’ex-chef de la diplomatie tchadienne.  

« Un jeu de ping pong », pointe de son côté le Libérateur, en référence à la passe d’armes entre le ministre de la Communication, Abderaman Koulamallah et Chérif Mahamat Zène juste après la démission de celui-ci. D’où, « le gouvernement de transition est en crise », conclut cet hebdomadaire.