Des arrestations dans les rangs de la grande muette à cause d’un supposé putsch et le procès de Koro Toro des personnes arrêtées suite aux manifestations du 20 octobre sont les sujets au menu de votre revue de presse hebdomadaire.
Une tentative de coup d’Etat a-t-elle été déjouée ?
Le journal Le Citoyen qui cite RFI rapporte que plusieurs soldats dont des officiers d’un corps d’élite sont arrêtés par la Direction générale des renseignements militaires (DGRM). Entre quatre et une dizaine de soldats sont arrêtés alors que « toutes sortes de rumeurs courent sur les raisons de ces interpellations à N’Djamena, les médias tchadiens évoquent ‟un complot” ou encore des rumeurs de ‟coup d’Etat” », estime le journal de Goual Nanassoum.
Abba Garde qui énumère les noms de douze (12) personnes arrêtées s’interroge s’il s’agit d’une « vraie ou fausse conspiration ? ». Des sources confient à cet hebdomadaire qu’il s’agit d’une « ‟tempête dans un verre” d’eau pour détourner les regards sur les sujets de l’heure qui fâchent ». Mais de toute évidence, écrit Abba Garde, « les milieux admettent qu’il y a une vive tension qui règne au sein de la communauté zaghawa à cause du retour en force de l’ex-secrétaire particulier du président de transition Idriss Youssouf Boy et de la mise à l’écart de certaines grosses têtes de la famille dans le cercle névralgique actuel du pouvoir ».
La polémique ne retombe toujours pas après le procès de Koro Toro
Le procès des personnes arrêtées suite aux manifestations du 20 octobre qui s’est tenu à Koro Toro. Selon le procureur de N’Djamena, sur 401 personnes jugées en procédure de flagrant délit, 262 ont été condamnées à de la prison ferme allant de deux à trois ans, 80 ont écopé d’une peine de prison avec sursis allant d’un à deux ans, 59 relaxés et 80 mineurs sont ramenés à N’Djamena puis libérés.
Pour L’Observateur, c’est « Un déni de justice ». Car, relève-t-il, le barreau du Tchad avait boycotté le procès en dénonçant une série de violations des droits des prévenus. L’Obs qui se demande aussi à quand la comparution des 138 prévenus dont une mission judiciaire a jugé les cas très graves.
Le nombre de personnes arrêtées suite au « jeudi noir » du 20 octobre est toujours sujet à débat. « Les autorités refusent de communiquer sur le nombre exact des personnes qui ont été arrêtées et transférées à Koro Toro », dénonce Me Frédéric Dainonet Jouhinet, avocat et chargé des droits de l’homme au barreau du Tchad dans une interview accordée à Abba Garde.
Le Sahel va également dans le même sens en se demandant « Où sont passées les autres personnes arrêtées ? ». Ce quotidien indique avoir constaté un écart de 200 personnes entre le chiffre des personnes arrêtées annoncé par le gouvernement et celles effectivement jugées.
La même question se retrouve à la Une de N’Djamena Hebdo. « Où sont passés les autres manifestants ? », pointe-t-il.
Le Citoyen, lui, se projette et appelle à « panser les plaies du 20 octobre ». Il propose deux voies à cet effet. Premièrement d’observer désormais la journée du 20 octobre comme la « journée nationale contre la répression politique au Tchad ». La seconde suggestion est celle de « l’élaboration et de la consolidation des programmes d’éveil et de résistance pacifique vis-à-vis des actes de violence commis ou projetés par les dirigeants ou celles et ceux qui aspirent à diriger ».